Chapitre 11. Configuration et optimisation

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11.1. Synopsis

La configuration correcte d’un système peut sensiblement réduire la quantité de travail impliquée dans la maintenance et la mise à jour. Ce chapitre décrit certains des aspects de la configuration des systèmes FreeBSD.

Ce chapitre décrira également certains paramètres qui peuvent être modifiés pour configurer un système FreeBSD pour des performances optimales.

Après la lecture de ce chapitre, vous saurez:

  • Les bases de la configuration du fichier rc.conf et des fichiers de démarrage /usr/local/etc/rc.d.

  • Comment configurer et tester une carte réseau.

  • Comment configurer des hôtes virtuels sur vos périphériques réseau.

  • Comment utiliser les divers fichiers de configuration du répertoire /etc.

  • Comment optimiser FreeBSD en utilisant les variables sysctl.

  • Comment optimiser les performances des disques et modifier les limitations du noyau.

Avant de lire ce chapitre, vous devrez:

11.2. Configuration principale

L’emplacement principal pour les données de configuration du système est le fichier /etc/rc.conf. Ce fichier contient une large gamme d’informations de configuration, principalement utilisées au démarrage du système pour configurer ce dernier. Son nom le sous-entend; c’est l’information de configuration pour les fichiers rc*.

Un administrateur devrait ajouter des entrées dans le fichier rc.conf pour remplacer les valeurs par défaut du fichier /etc/defaults/rc.conf. Les fichiers de valeurs par défaut ne devraient pas être copiés directement tels quels dans /etc - ils contiennent des valeurs par défaut, et non pas des exemples. Tout changement spécifique au système devrait être fait dans le fichier rc.conf.

Un certain nombre de stratégies peuvent être appliquées dans le cas d’applications en grappe pour séparer la configuration d’un site de celle d’un système afin de réduire le travail d’administration. L’approche recommandée est de placer la configuration propre au site dans le fichier /etc/rc.conf.local. Par exemple:

  • /etc/rc.conf:

    sshd_enable="YES"
    keyrate="fast"
    defaultrouter="10.1.1.254"
  • /etc/rc.conf.local:

    hostname="node1.example.org"
    ifconfig_fxp0="inet 10.1.1.1/8"

Le fichier rc.conf peut être distribué à l’ensemble des systèmes en utilisant rsync ou un programme semblable, tandis que le fichier rc.conf.local reste unique.

Mettre à jour le système en employant sysinstall(8) ou make world n’écrasera pas le fichier rc.conf, les informations de configuration du système ne seront donc pas perdues.

Le fichier de configuration /etc/rc.conf est analysé par sh(1). Cela permet aux administrateurs système d’ajouter un certain niveau de logique à ce fichier, ce qui peut aider à créer des scénaris de configuration complexes. Veuillez consulter rc.conf(5) pour plus d’information sur ce sujet.

11.3. Configuration des applications

Généralement, les applications installées ont leurs propres fichiers de configuration, avec leur propre syntaxe, etc…​ Il est important que ces fichiers soient séparés du système de base, de sorte qu’ils soient facilement localisables et gérables par les outils de gestion des logiciels installés.

Ces fichiers sont généralement installés dans le répertoire /usr/local/etc. Dans le cas où une application possède un grand nombre de fichiers de configuration, un sous-répertoire sera créé pour les héberger.

Normalement, quand un logiciel porté ou pré-compilé est installé, des exemples de fichiers de configuration sont également installés. Ces derniers sont généralement identifiés par un suffixe ".default". Si aucun fichier de configuration n’existe pour l’application, on les créera en copiant les fichiers .default.

Par exemple, considérez le contenu du répertoire /usr/local/etc/apache:

-rw-r--r--  1 root  wheel   2184 May 20  1998 access.conf
-rw-r--r--  1 root  wheel   2184 May 20  1998 access.conf.default
-rw-r--r--  1 root  wheel   9555 May 20  1998 httpd.conf
-rw-r--r--  1 root  wheel   9555 May 20  1998 httpd.conf.default
-rw-r--r--  1 root  wheel  12205 May 20  1998 magic
-rw-r--r--  1 root  wheel  12205 May 20  1998 magic.default
-rw-r--r--  1 root  wheel   2700 May 20  1998 mime.types
-rw-r--r--  1 root  wheel   2700 May 20  1998 mime.types.default
-rw-r--r--  1 root  wheel   7980 May 20  1998 srm.conf
-rw-r--r--  1 root  wheel   7933 May 20  1998 srm.conf.default

Les tailles des fichiers indiquent que seul le fichier srm.conf a été modifié. Une mise à jour, plus tard, du logiciel Apache ne devrait pas écraser le fichier modifié.

11.4. Démarrer des services

Nombreux sont les utilisateurs qui choisissent d’installer des logiciels tierce partie sous FreeBSD à partir du catalogue des logiciels portés. Dans de nombreuses situations, il peut être nécessaire de configurer le logiciel de manière à ce qu’il soit lancé au démarrage du système. Des services comme mail/postfix ou www/apache22 sont deux exemples de logiciels parmi tant d’autres qui peuvent être lancés à l’initialisation du système. Cette section explique les procédures disponibles pour démarrer certains logiciels tierce partie.

Sous FreeBSD, la plupart des services offerts, comme cron(8), sont lancés par l’intermédiaire des procédures de démarrage du système. Ces procédures peuvent varier en fonction de la version de FreeBSD, ou du fournisseur; cependant, l’aspect le plus important à considérer est que leur configuration de démarrage peut être gérée à l’aide de procédures de démarrage simples.

11.4.1. Configuration étendue des applications

Maintenant que FreeBSD dispose du système rc.d, la configuration du démarrage des applications est plus simple, et propose plus de possibilités. En utilisant les mots clés présentés dans la section sur le système rc.d, les applications peuvent désormais être paramétrées pour démarrer après certains services, par exemple le DNS, des paramètres supplémentaires peuvent être passés par l’intermédiaire de rc.conf au lieu d’utiliser des paramètres fixes dans les procédures de démarrage, etc. Une procédure de base pourra ressembler à ce qui suit:

#!/bin/sh
#
# PROVIDE: utility
# REQUIRE: DAEMON
# KEYWORD: shutdown

. /etc/rc.subr

name=utility
rcvar=utility_enable

command="/usr/local/sbin/utility"

load_rc_config $name

#
# DO NOT CHANGE THESE DEFAULT VALUES HERE
# SET THEM IN THE /etc/rc.conf FILE
#
utility_enable=${utility_enable-"NO"}
pidfile=${utility_pidfile-"/var/run/utility.pid"}

run_rc_command "$1"

Cette procédure s’assurera que l’application utility sera lancée après le le service DAEMON. Elle fournie également une méthode de suivi du PID, ou encore ID (identifiant) de processus.

Cette application pourra alors avoir la ligne suivante la concernant dans le fichier /etc/rc.conf:

utility_enable="YES"

Cette méthode permet également une manipulation plus aisée des arguments en ligne de commande, l’inclusion des fonctions offertes par défaut dans /etc/rc.subr, offre une compatibilité avec l’utilitaire rcorder(8) et fournie une configuration plus aisée par l’intermédiaire du fichier rc.conf.

11.4.2. Utiliser des services pour démarrer d’autres services

Certains services, comme les serveurs POP3, IMAP, etc., peuvent être démarrés en utilisant inetd(8). Cela implique d’installer le service à partir du catalogue des logiciels portés et avec une ligne de configuration ajoutée au fichier /etc/inetd.conf, ou en décommentant une des lignes de configuration déjà présentes. L’utilisation d’inetd et sa configuration sont décrits en profondeur dans la section concernant inetd.

Dans certains cas, il peut être plus approprié d’utiliser le "daemon" cron(8) pour démarrer des services. Cette approche présente un certain nombre d’avantages parce que cron exécute ces processus sous les privilèges du propriétaire de la table crontab. Cela permet aux utilisateurs normaux de lancer et maintenir certaines applications.

L’utilitaire cron offre une fonction unique, @reboot, qui peut être utilisée en remplacement de la date d’exécution. Cela provoquera l’exécution de la tâche quand cron(8) est lancé, normalement lors de l’initialisation du système.

11.5. Configuration de l’utilitaire cron

Un des utilitaires les plus importants de FreeBSD est cron(8). L’utilitaire cron tourne en arrière plan et contrôle constamment le fichier /etc/crontab. L’utilitaire cron consulte également le répertoire /var/cron/tabs, à la recherche de nouveaux fichiers crontab. Ces fichiers crontab conservent les informations sur les tâches que cron est censé exécuter à des moments donnés.

L’utilitaire cron utilise deux types différents de fichiers de configuration, le fichier crontab système et les crontabs des utilisateurs. Ces deux formats diffèrent à partir du sixième champ. Dans le fichier crontab système, cron exécutera la commande en tant que l’utilisateur indiqué dans le sixième champ. Dans le fichier crontab d’un utilisateur, toutes les commandes sont exécutées sous l’utilisateur qui a créé ce fichier crontab, aussi le sixième champ est le dernier champ; c’est un aspect sécurité important. Le dernier champ est toujours la commande à exécuter.

Les fichiers crontab utilisateur permettent aux utilisateurs de planifier l’exécution de tâches sans avoir besoin des privilèges du super-utilisateur root. Les commandes contenues dans le fichier crontab d’un utilisateur s’exécutent avec les privilèges de l’utilisateur auquel appartient ce fichier.

Le super-utilisateur root peut posséder un fichier crontab utilisateur comme tout autre utilisateur. Ce fichier est différent de /etc/crontab (le crontab système). Etant donné que le fichier crontab système invoque les commandes spécifiées en tant que root, il n’y a généralement pas besoin d’un fichier crontab utilisateur pour root.

Examinons le fichier /etc/crontab (fichier crontab système):

# /etc/crontab - root's crontab for FreeBSD
#
# $FreeBSD: src/etc/crontab,v 1.32 2002/11/22 16:13:39 tom Exp $
#(1)
#
SHELL=/bin/sh
PATH=/etc:/bin:/sbin:/usr/bin:/usr/sbin (2)
HOME=/var/log
#
#
#minute	heure	date	mois	jour	utilisateur	commande (3)
#
#
*/5	*	*	*	*	root	/usr/libexec/atrun (4)
1Comme pour la plupart des fichiers de configuration de FreeBSD, le caractère # indique un commentaire. Un commentaire peut être ajouté dans le fichier comme rappel de ce que fait une action bien précise et pourquoi elle est effectuée. Les commentaires ne peuvent être situés sur la même ligne qu’une commande ou sinon ils seront interprétés comme faisant partie de la commande; ils doivent se trouver sur une nouvelle ligne. Les lignes vides sont ignorées.
2Tout d’abord, les variables d’environnement doivent être définies. Le caractère égal (=) est utilisé pour définir tout paramètre concernant l’environnement, comme dans notre exemple où il a été utilisé pour les variables SHELL, PATH, et HOME. Si la ligne concernant l’interpréteur de commande est omise, cron utilisera celui par défaut, qui est sh. Si la variable PATH est omise, il n’y aura pas de valeur par défaut utilisée et l’emplacement des fichiers devra être absolu. Si HOME est omise, cron utilisera le répertoire personnel de l’utilisateur qui l’invoque.
3Cette ligne définie un total de sept champs. Sont listés ici les valeurs minute, heure, date, mois, jour, utilisateur, et commande. Ces champs sont relativement explicites. minute représente l’heure en minute à laquelle la commande sera exécutée. L’option heure est semblable à l’option minute, mais en heures. Le champ date précise le jour dans le mois. mois est similaire à heure et minute mais désigne le mois. L’option jour représente le jour de la semaine. Tous ces champs doivent être des valeurs numériques, et respecter un format horaire de vingt quatre heures. Le champ utilisateur est spécial, et n’existe que dans le fichier /etc/crontab. Ce champ précise sous quel utilisateur sera exécutée la commande. Le dernier champ désigne la commande à exécuter.
4Cette dernière ligne définie les valeurs discutées ci-dessus. Nous avons ici */5 suivi de plusieurs caractères \*. Ces caractères * signifient "premier-dernier", et peuvent être interprétés comme voulant dire à chaque instance. Aussi, d’après cette ligne, il apparaît que la commande atrun sera invoquée par l’utilisateur root toutes les cinq minutes indépendamment du jour ou du mois. Pour plus d’informations sur la commande atrun, consultez la page de manuel de atrun(8). N’importe quel nombre d’indicateur peut être passé à ces commandes; cependant, les commandes qui s’étendent sur de multiples lignes doivent être "cassées" avec le caractère, contre-oblique \, de continuation de lignes.

Ceci est la configuration de base pour chaque fichier crontab, bien qu’il y ait une différence dans celui présenté ici. Le sixième champ, où est précisé le nom d’utilisateur, n’existe que dans le fichier système /etc/crontab. Ce champ devrait être omis pour les fichiers crontab d’utilisateur.

11.5.1. Installer un fichier crontab

Ne pas utiliser la procédure décrite ci-dessous pour éditer et installer le fichier crontab système. Utilisez directement votre éditeur: l’utilitaire cron remarquera le changement au niveau de ce fichier et utilisera immédiatement la nouvelle version. Consultez cette entrée de la FAQ pour plus d’information.

Pour installer un fichier crontab utilisateur fraîchement rédigé, tout d’abord utilisez votre éditeur favori pour créer un fichier dans le bon format, ensuite utilisez l’utilitaire crontab. L’usage le plus typique est:

# crontab fichier-crontab

Dans cet exemple, fichier-crontab est le nom d’un fichier crontab qui a été précédemment créé.

Il existe également une option pour afficher les fichiers crontab installés, passez simplement le paramètre -l à crontab et lisez ce qui est affiché.

Pour les utilisateurs désirant créer leur fichier crontab à partir de zéro, sans utiliser de modèle, l’option crontab -e est disponible. Cela invoquera l’éditeur par défaut avec un fichier vide. Quand le fichier est sauvegardé, il sera automatiquement installé par la commande crontab.

Afin d’effacer le fichier crontab utilisateur complètement, utiliser la commande crontab avec l’option -r.

11.6. Utilisation du système rc(8) sous FreeBSD

En 2002, le système rc.d de NetBSD pour l’initialisation du système a été intégré à FreeBSD. Les utilisateurs noteront les fichiers présents dans le répertoire /etc/rc.d. Plusieurs de ces fichiers sont destinés aux services de base qui peuvent être contrôlés avec les options start, stop, et restart. Par exemple, sshd(8) peut être relancé avec la commande suivante:

# /etc/rc.d/sshd restart

Cette procédure est similaire pour d’autres services. Bien sûr, les services sont généralement lancés automatiquement au démarrage dès qu’ils sont spécifiés dans le fichier rc.conf(5). Par exemple, activer le "daemon" de translation d’adresses au démarrage est aussi simple que d’ajouter la ligne suivante au fichier /etc/rc.conf:

natd_enable="YES"

Si une ligne natd_enable="NO" est déjà présente, modifiez alors le NO par YES. Les procédures rc chargeront automatiquement les autres services dépendants lors du prochain redémarrage comme décrit ci-dessous.

Comme le système rc.d est à l’origine destiné pour lancer/arrêter les services au démarrage/à l’arrêt du système, les options standards start, stop et restart ne seront effectives que si les variables appropriées sont positionnées dans le fichier /etc/rc.conf. Par exemple, la commande sshd restart ci-dessus ne fonctionnera que si sshd_enable est fixée à YES dans /etc/rc.conf. Pour lancer, arrêter ou redémarrer un service indépendemment des paramétrages du fichier /etc/rc.conf, les commandes doivent être précédées par "one". Par exemple pour redémarrer sshd indépendemment du paramétrage du fichier /etc/rc.conf, exécutez la commande suivante:

# /etc/rc.d/sshd onerestart

Il est facile de contrôler si un service est activé dans le fichier /etc/rc.conf en exécutant la procédure rc.d appropriée avec l’option rcvar. Ainsi, un administrateur peut contrôler que sshd est réellement activé dans /etc/rc.conf en exécutant:

# /etc/rc.d/sshd rcvar
# sshd
$sshd_enable=YES

La seconde ligne (# sshd) est la sortie de la commande sshd et non pas une console root.

Pour déterminer si un service est actif, une option appelée status est disponible. Par exemple pour vérifier que sshd a réellement été lancé:

# /etc/rc.d/sshd status
sshd is running as pid 433.

Dans certains cas, il est également possible de recharger un service avec l’option reload. Le système tentera d’envoyer un signal à un service individuel, le forçant à recharger ses fichiers de configuration. Dans la plupart des cas cela signifie envoyer un signal SIGHUP au service. Le support de cette fonctionnalité n’est pas disponible pour chaque service.

Le système rc.d n’est pas uniquement utilisée pour les services réseaux, elle participe à la majeure partie de l’initialisation du système. Prenez par exemple le fichier bgfsck. Quand cette procédure est exécutée, il affichera le message suivant:

Starting background file system checks in 60 seconds.

Donc ce fichier est utilisé pour les vérifications du système de fichiers en arrière plan, qui sont uniquement effectuées lors de l’initialisation du système.

De nombreux services système dépendent d’autres services pour fonctionner correctement. Par exemple, NIS et les autres services basés sur les RPCs peuvent échouer s’ils sont lancés après le lancement du service rpcbind (portmapper). Pour résoudre ce problème, l’information concernant les dépendances et autres méta-données est inclue dans les commentaires au début de chaque procédure de démarrage. Le programme rcorder(8) est alors utilisé pour analyser ces commentaires lors de l’initialisation du système en vue de déterminer l’ordre dans lequel les services système seront invoqués pour satisfaire les dépendances.

Les mots suivants doivent être présents en tête de tous les fichiers de démarrage (ils sont nécessaires pour que rc.subr(8) active les procédures de démarrages):

  • PROVIDE: indique les services que fournit ce fichier.

Les mots clés suivants peuvent être ajoutés au début de chaque fichier de démarrage. Ils ne sont pas strictement nécessaires, mais sont utiles comme aide pour rcorder(8):

  • REQUIRE: liste les fichiers dont dépend ce service. Ce fichier sera exécuté après les services indiqués.

  • BEFORE: liste les services qui dépendent du service présent. Ce fichier sera exécuté avant les services indiqués.

En utilisant avec soin ces mots clés pour chaque fichier de démarrage, un administrateur dispose d’un niveau de contrôle très fin de l’ordre d’exécution des procédures de démarrage sans les inconvénients des "runlevels" comme sur d’autres systèmes d’exploitation UNIX®.

Des informations supplémentaires concernant le système rc.d peuvent être trouvées dans les pages de manuel rc(8) et rc.subr(8). Si vous êtes intéressé par l’écriture de vos propres procédures rc.d ou pour l’amélioration des procédures existantes, vous trouverez cette article utile.

11.7. Configuration des cartes réseaux

De nos jours il est impossible de penser à un ordinateur sans penser connexion à un réseau. Installer et configurer une carte réseau est une tâche classique pour tout administrateur FreeBSD.

11.7.1. Déterminer le bon pilote de périphérique

Avant de commencer, vous devez connaître le modèle de la carte dont vous disposez, le circuit qu’elle utilise, et si c’est une carte PCI ou ISA. FreeBSD supporte une large variété de cartes PCI et ISA. Consultez la liste de compatibilité matérielle pour votre version de FreeBSD afin de voir si votre carte est supportée.

Une fois que vous êtes sûrs que votre carte est supportée, vous devez déterminer le bon pilote de périphérique pour la carte. Les fichiers /usr/src/sys/conf/NOTES et /usr/src/sys/arch/conf/NOTES vous donneront la liste des pilotes de périphériques pour cartes réseaux avec des informations sur les cartes/circuits supportés. Si vous avez des doutes au sujet du bon pilote, lisez la page de manuel du pilote. La page de manuel vous donnera plus d’information sur le matériel supporté et même les éventuels problèmes qui pourront apparaître.

Si vous possédez une carte courante, la plupart du temps vous n’aurez pas à chercher trop loin pour trouver un pilote. Les pilotes pour les cartes réseaux courantes sont présents dans le noyau GENERIC, aussi votre carte devrait apparaître au démarrage, comme suit:

dc0: <82c169 PNIC 10/100BaseTX> port 0xa000-0xa0ff mem 0xd3800000-0xd38
000ff irq 15 at device 11.0 on pci0
miibus0: <MII bus> on dc0
bmtphy0: <BCM5201 10/100baseTX PHY> PHY 1 on miibus0
bmtphy0:  10baseT, 10baseT-FDX, 100baseTX, 100baseTX-FDX, auto
dc0: Ethernet address: 00:a0:cc:da:da:da
dc0: [ITHREAD]
dc1: <82c169 PNIC 10/100BaseTX> port 0x9800-0x98ff mem 0xd3000000-0xd30
000ff irq 11 at device 12.0 on pci0
miibus1: <MII bus> on dc1
bmtphy1: <BCM5201 10/100baseTX PHY> PHY 1 on miibus1
bmtphy1:  10baseT, 10baseT-FDX, 100baseTX, 100baseTX-FDX, auto
dc1: Ethernet address: 00:a0:cc:da:da:db
dc1: [ITHREAD]

Dans cet exemple, nous voyons que deux cartes utilisant le pilote de périphérique dc(4) sont présentes sur le système.

Si le pilote de votre carte n’est pas présent dans le noyau GENERIC, vous devrez charger le module approprié pour pouvoir utiliser votre carte. Cela peut être effectué de deux manières différentes:

  • La méthode la plus simple est de charger le module pour votre carte réseau avec kldload(8), ou automatiquement au démarrage du système en ajoutant la ligne appropriée au fichier /boot/loader.conf. Tous les pilotes de cartes réseau ne sont pas disponibles sous forme de modules; les cartes ISA sont un bon exemple de périphériques pour lesquels les modules n’existent pas.

  • Alternativement, vous pouvez compiler en statique le support pour votre carte dans votre noyau. Consultez /usr/src/sys/conf/NOTES, /usr/src/sys/arch/conf/NOTES et la page de manuel du pilote de périphérique pour savoir ce qu’il faut ajouter au fichier de configuration de votre noyau. Pour plus d’information sur la recompilation de votre noyau, veuillez lire le Configurer le noyau de FreeBSD. Si votre carte a été détectée au démarrage par votre noyau (GENERIC) vous n’avez pas à compiler un nouveau noyau.

11.7.1.1. Utilisation des pilotes NDIS de Windows®

Malheureusement il y a toujours de nombreux fabricants qui ne fournissent pas à la communauté des logiciels libres les informations concernant les pilotes pour leurs cartes considérant de telles informations comme des secrets industriels. Par conséquent, il ne reste aux développeurs de FreeBSD et d’autres systèmes d’exploitation libres que deux choix: développer les pilotes en passant par un long et pénible processus de "reverse engineering" ou utiliser les pilotes binaires existants disponibles pour la plateforme Microsoft® Windows®. La plupart des développeurs, y compris ceux impliqués dans FreeBSD, ont choisi cette dernière approche.

Grâce aux contributions de Bill Paul (wpaul), il existe un support "natif" pour la spécification d’interface des pilotes de périphérique réseau (Network Driver Interface Specification-NDIS). Le NDISulator FreeBSD (connu également sous le nom de Project Evil) prend un pilote binaire réseau Windows® et lui fait penser qu’il est en train de tourner sous Windows®. Etant donné que le pilote ndis(4) utilise un binaire Windows®, il ne fonctionne que sur les systèmes i386™ et amd64. Les périphériques PCI, CardBus, PCMCIA (PC-Card), et USB sont supportés.

Pour utiliser le NDISulator, trois choses sont nécessaires:

  1. les sources du noyau;

  2. le pilote binaire Windows® XP (extension .SYS);

  3. le fichier de configuration du pilote Windows® XP (extension .INF).

Recherchez les fichiers spécifiques à votre carte. Généralement, ils peuvent être trouvés sur les CDs livrés avec la carte ou sur le site du fabricant. Dans les exemples qui suivent nous utiliseront les fichiers W32DRIVER.SYS et W32DRIVER.INF.

Le type de pilote doit correspondre à la version de FreeBSD. Pour FreeBSD/i386, utiliser un pilote Windows® 32bits. Pour FreeBSD/amd64, un pilote Windows® 64bits est nécessaire.

L’étape suivante est de compiler le pilote binaire dans un module chargeable du noyau. En tant que root, utilisez ndisgen(8):

# ndisgen /path/to/W32DRIVER.INF /path/to/W32DRIVER.SYS

L’utilitaire ndisgen(8) est interactif, il sollicitera l’utilisateur pour d’éventuelles informations complémentaires si nécessaire. Un nouveau module noyau est créé dans le répertoire courant. Utiliser kldload(8) pour charger le nouveau module:

# kldload ./W32DRIVER_SYS.ko

Avec le module généré, vous devez également charger les modules ndis.ko et if_ndis.ko. Cela devrait être fait automatiquement quand vous chargez un module qui dépend de ndis(4). Si vous désirez les charger manuellement, utilisez les commandes suivantes:

# kldload ndis
# kldload if_ndis

La première commande charge le pilote d’interface NDIS, la seconde charge l’interface réseau.

Contrôlez maintenant la sortie de dmesg(8) à la recherche d’une quelconque erreur au chargement. Si tout s’est bien passé, vous devriez obtenir une sortie ressemblant à ce qui suit:

ndis0: <Wireless-G PCI Adapter> mem 0xf4100000-0xf4101fff irq 3 at device 8.0 on pci1
ndis0: NDIS API version: 5.0
ndis0: Ethernet address: 0a:b1:2c:d3:4e:f5
ndis0: 11b rates: 1Mbps 2Mbps 5.5Mbps 11Mbps
ndis0: 11g rates: 6Mbps 9Mbps 12Mbps 18Mbps 36Mbps 48Mbps 54Mbps

A partir de là vous pouvez traiter le périphérique ndis0 comme n’importe quelle interface réseau (par exemple dc0).

Vous pouvez configurer le système pour charger les modules NDIS au démarrage du système de la même manière que pour n’importe quel autre module. Tout d’abord, copiez le module généré, W32DRIVER_SYS.ko, dans le répertoire /boot/modules. Ajoutez ensuite la ligne suivante au fichier /boot/loader.conf:

W32DRIVER_SYS_load="YES"

11.7.2. Configuration de la carte réseau

Une fois que le bon pilote de périphérique pour la carte réseau est chargé, la carte doit être configurée. Comme beaucoup d’autres choses, la carte aura pu être configurée à l’installation par sysinstall.

Pour afficher la configuration des interfaces réseaux de votre système, entrer la commande suivante:

% ifconfig
dc0: flags=8843<UP,BROADCAST,RUNNING,SIMPLEX,MULTICAST> metric 0 mtu 1500
        options=80008<VLAN_MTU,LINKSTATE>
        ether 00:a0:cc:da:da:da
        inet 192.168.1.3 netmask 0xffffff00 broadcast 192.168.1.255
        media: Ethernet autoselect (100baseTX <full-duplex>)
        status: active
dc1: flags=8802<UP,BROADCAST,RUNNING,SIMPLEX,MULTICAST> metric 0 mtu 1500
        options=80008<VLAN_MTU,LINKSTATE>
        ether 00:a0:cc:da:da:db
        inet 10.0.0.1 netmask 0xffffff00 broadcast 10.0.0.255
        media: Ethernet 10baseT/UTP
        status: no carrier
lo0: flags=8049<UP,LOOPBACK,RUNNING,MULTICAST> metric 0 mtu 16384
        options=3<RXCSUM,TXCSUM>
        inet6 fe80::1%lo0 prefixlen 64 scopeid 0x4
        inet6 ::1 prefixlen 128
        inet 127.0.0.1 netmask 0xff000000
        nd6 options=3<PERFORMNUD,ACCEPT_RTADV>

Dans cet exemple, les périphériques suivants ont été affichés:

  • dc0: La première interface Ethernet

  • dc1: La seconde interface Ethernet

  • lo0: L’interface "en boucle" ("loopback")

FreeBSD utilise le nom du pilote de périphérique suivi par un chiffre représentant l’ordre dans lequel la carte est détectée au démarrage du noyau pour nommer la carte. Par exemple sis2 serait la troisième carte sur le système utilisant le pilote de périphérique sis(4).

Dans cet exemple, le périphérique dc0 est actif et en fonctionnement. Les indicateurs importants sont:

  1. UP signifie que la carte est configurée et prête.

  2. La carte possède une adresse Internet (inet) (dans ce cas-ci 192.168.1.3).

  3. Elle a un masque de sous-réseau valide (netmask; 0xffffff00 est équivalent à 255.255.255.0).

  4. Elle a une adresse de diffusion valide (dans ce cas-ci 192.168.1.255).

  5. L’adresse MAC de la carte (ether) est 00:a0:cc:da:da:da

  6. La sélection du média est sur le mode d’autosélection (media: Ethernet autoselect (100baseTX full-duplex)). Nous voyons que dc1 a été configurée pour utiliser un matériel de type 10baseT/UTP. Pour plus d’information sur le type de matériel disponible pour un pilote de périphérique, référez-vous à sa page de manuel.

  7. La liaison (status) est active, i.e. la porteuse est détectée. Pour dc1, nous lisons status: no carrier. Cela est normal lorsqu’aucun câble n’est branché à la carte.

Si le résultat de la commande ifconfig(8) est similaire à:

dc0: flags=8843<BROADCAST,SIMPLEX,MULTICAST> metric 0 mtu 1500
        options=80008<VLAN_MTU,LINKSTATE>
        ether 00:a0:cc:da:da:da
        media: Ethernet autoselect (100baseTX <full-duplex>)
        status: active

cela indiquerait que la carte n’a pas été configurée.

Pour configurer votre carte, vous avez besoin des privilèges de l’utilisateur root. La configuration de la carte réseau peut être faite à partir de la ligne de commande avec ifconfig(8) mais vous aurez à répéter cette opération à chaque redémarrage du système. Le fichier /etc/rc.conf est l’endroit où ajouter la configuration de la carte réseau.

Ouvrez le fichier /etc/rc.conf dans votre éditeur favori. Vous devez ajouter une ligne pour chaque carte réseau présente sur le système, par exemple dans notre cas, nous avons ajouté ces lignes:

ifconfig_dc0="inet 192.168.1.3 netmask 255.255.255.0"
ifconfig_dc1="inet 10.0.0.1 netmask 255.255.255.0 media 10baseT/UTP"

Vous devez remplacer dc0, dc1, et ainsi de suite, avec le périphérique correspondant pour vos cartes, et les adresses avec celles désirées. Vous devriez lire les pages de manuel du pilote de périphérique et d’ifconfig(8) pour plus de détails sur les options autorisées et également la page de manuel de rc.conf(5) pour plus d’information sur la syntaxe de /etc/rc.conf.

Si vous avez configuré le réseau à l’installation, des lignes concernant la/les carte(s) réseau pourront être déjà présentes. Contrôler à deux fois le fichier /etc/rc.conf avant d’y ajouter des lignes.

Vous devrez également éditer le fichier /etc/hosts pour ajouter les noms et les adresses IP des diverses machines du réseau local, si elles ne sont pas déjà présentes. Pour plus d’information référez-vous à la page de manuel hosts(5) et au fichier /usr/shared/examples/etc/hosts.

S’il n’y a pas de serveur DHCP et qu’un accès à Internet est nécessaire, configurez manuellement la passerelle par défaut et le serveur de noms:

# echo 'defaultrouter="your_default_router"' >> /etc/rc.conf
# echo 'nameserver your_DNS_server' >> /etc/resolv.conf

11.7.3. Test et dépannage

Une fois les modifications nécessaires du fichier /etc/rc.conf effectuées, vous devrez redémarrer votre système. Cela permettra la prise en compte de la ou les modifications au niveau des interfaces, et permettra de vérifier que le système redémarre sans erreur de configuration. Sinon, une autre méthode pour faire prendre en compte les modifications au niveau de la gestion du réseau consiste à utiliser la commande:

# service netif restart

Si une passerelle par défaut a été configurée dans /etc/rc.conf, lancez également cette commande:

# service routing restart

Une fois que le système a été redémarré, vous testez les interfaces réseau.

11.7.3.1. Tester la carte Ethernet

Pour vérifier qu’une carte Ethernet est configurée correctement, vous devez essayer deux choses. Premièrement, "pinguer" l’interface, puis une autre machine sur le réseau local.

Tout d’abord testons l’interface:

% ping -c5 192.168.1.3
PING 192.168.1.3 (192.168.1.3): 56 data bytes
64 bytes from 192.168.1.3: icmp_seq=0 ttl=64 time=0.082 ms
64 bytes from 192.168.1.3: icmp_seq=1 ttl=64 time=0.074 ms
64 bytes from 192.168.1.3: icmp_seq=2 ttl=64 time=0.076 ms
64 bytes from 192.168.1.3: icmp_seq=3 ttl=64 time=0.108 ms
64 bytes from 192.168.1.3: icmp_seq=4 ttl=64 time=0.076 ms

--- 192.168.1.3 ping statistics ---
5 packets transmitted, 5 packets received, 0% packet loss
round-trip min/avg/max/stddev = 0.074/0.083/0.108/0.013 ms

Nous devons maintenant "pinguer" une autre machine sur le réseau:

% ping -c5 192.168.1.2
PING 192.168.1.2 (192.168.1.2): 56 data bytes
64 bytes from 192.168.1.2: icmp_seq=0 ttl=64 time=0.726 ms
64 bytes from 192.168.1.2: icmp_seq=1 ttl=64 time=0.766 ms
64 bytes from 192.168.1.2: icmp_seq=2 ttl=64 time=0.700 ms
64 bytes from 192.168.1.2: icmp_seq=3 ttl=64 time=0.747 ms
64 bytes from 192.168.1.2: icmp_seq=4 ttl=64 time=0.704 ms

--- 192.168.1.2 ping statistics ---
5 packets transmitted, 5 packets received, 0% packet loss
round-trip min/avg/max/stddev = 0.700/0.729/0.766/0.025 ms

Vous pourrez utiliser le noms de la machine à la place de 192.168.1.2 si vous avez configuré le fichier /etc/hosts.

11.7.3.2. Dépannage

Le dépannage de matériels ou de logiciels est toujours une tâche relativement pénible, mais qui peut être rendue plus aisée en vérifiant en premier lieu certaines choses élémentaires. Votre câble réseau est-il branché? Avez-vous correctement configuré les services réseau? Le coupe-feu est-il bien configuré? Est-ce que la carte réseau est supportée par FreeBSD? Consultez toujours les notes concernant le matériel avant d’envoyer un rapport de bogue. Mettez à jour votre version de FreeBSD vers la dernière version STABLE. Consultez les archives des listes de diffusion, et faites même des recherches sur l’Internet.

Si la carte fonctionne mais les performances sont mauvaises, une lecture de la page de manuel tuning(7) peut valoir la peine. Vous pouvez également vérifier la configuration du réseau puisque des paramètres réseau incorrects peuvent donner lieu à des connexions lentes.

Certains utilisateurs peuvent voir apparaître un ou deux messages device timeout, ce qui est normal pour certaines cartes. Si ces messages se multiplient, assurez-vous que la carte n’est pas en conflit avec un autre périphérique. Contrôlez à deux fois les câbles de connexion. Peut-être que vous avez juste besoin d’une autre carte.

Parfois, des utilisateurs sont confrontés à des messages d’erreur watchdog timeout. La première chose à faire dans ce cas est de vérifier votre câble réseau. De nombreuses cartes demandent un slot PCI supportant le "Bus Mastering". Sur certaines cartes mère anciennes, seul un slot PCI le permet (la plupart du temps le slot 0). Consultez la documentation de la carte réseau et de la carte mère pour déterminer si cela peut être à l’origine du problème.

Les messages No route to host surviennent si le système est incapable de router un paquet vers la machine de destination. Cela peut arriver s’il n’y a pas de route par défaut de définie, ou si le câble réseau est débranché. Vérifiez la sortie de la commande netstat -nr et assurez-vous qu’il y a une route valide en direction de la machine que vous essayez d’atteindre. Si ce n’est pas le cas, lisez la Administration réseau avancée.

Les messages d’erreur ping: sendto: Permission denied sont souvent dus à un coupe-feu mal configuré. Si ipfw est activé dans le noyau mais qu’aucune règle n’a été définie, alors la politique par défaut est de refuser tout trafic, même les requêtes "ping"! Lisez Firewalls pour plus d’informations.

Parfois les performances de la carte ne sont pas bonnes, ou en dessous de la moyenne. Dans ce cas il est recommandé de passer la sélection du média du mode autoselect au mode adéquat. Alors que cela fonctionne généralement pour la plupart du matériel, il se peut que cela ne résolve pas le problème pour tout de monde. Encore une fois, contrôlez les paramétrages réseau et consultez la page de manuel tuning(7).

11.8. Hôtes virtuels

Une utilisation très courante de FreeBSD est l’hébergement de sites virtuels, où un serveur apparaît pour le réseau comme étant plusieurs serveurs différents. Ceci est possible en assignant plusieurs adresses réseau à une interface.

Une interface réseau donnée possède une adresse "réelle", et peut avoir n’importe quel nombre d’adresses "alias". Ces alias sont normalement ajoutés en plaçant les entrées correspondantes dans le fichier /etc/rc.conf.

Une entrée d’alias pour l’interface fxp0 ressemble à:

ifconfig_fxp0_alias0="inet xxx.xxx.xxx.xxx netmask xxx.xxx.xxx.xxx"

Notez que les entrées d’alias doivent commencer avec alias0 et continuer en ordre croissant, (par exemple, _alias1, _alias2, et ainsi de suite). Le processus de configuration s’arrêtera au premier nombre absent.

Le calcul des masques de réseau est important, mais heureusement assez simple. Pour une interface donnée, il doit y avoir une adresse qui représente correctement le masque de réseau de votre réseau. Tout autre adresse appartenant à ce réseau devra avoir un masque de réseau avec chaque bit à 1 (exprimé soit sous la forme 255.255.255.255 soit 0xffffffff).

Par exemple, considérez le cas où l’interface fxp0 est connectée à deux réseaux, le réseau 10.1.1.0 avec un masque de réseau de 255.255.255.0 et le réseau 202.0.75.16 avec un masque de 255.255.255.240. Nous voulons que le système apparaisse de 10.1.1.1 jusqu’à 10.1.1.5 et à 202.0.75.17 jusqu’à 202.0.75.20. Comme noté plus haut, seule la première adresse dans un intervalle réseau donné (dans ce cas, 10.0.1.1 et 202.0.75.17) devrait avoir un masque de sous-réseau réel; toutes les autres adresses (10.1.1.2 à 10.1.1.5 et 202.0.75.18 jusqu’à 202.0.75.20) doivent être configurées avec un masque de sous-réseau de 255.255.255.255.

Les entrées suivantes du fichier /etc/rc.conf configurent la carte correctement pour cet arrangement:

ifconfig_fxp0="inet 10.1.1.1 netmask 255.255.255.0"
ifconfig_fxp0_alias0="inet 10.1.1.2 netmask 255.255.255.255"
ifconfig_fxp0_alias1="inet 10.1.1.3 netmask 255.255.255.255"
ifconfig_fxp0_alias2="inet 10.1.1.4 netmask 255.255.255.255"
ifconfig_fxp0_alias3="inet 10.1.1.5 netmask 255.255.255.255"
ifconfig_fxp0_alias4="inet 202.0.75.17 netmask 255.255.255.240"
ifconfig_fxp0_alias5="inet 202.0.75.18 netmask 255.255.255.255"
ifconfig_fxp0_alias6="inet 202.0.75.19 netmask 255.255.255.255"
ifconfig_fxp0_alias7="inet 202.0.75.20 netmask 255.255.255.255"

11.9. Fichiers de configuration

11.9.1. Organisation du répertoire /etc

Il existe un certain nombre de répertoires dans lesquels se trouvent les informations de configuration. Ceux-ci incluent:

/etc

Information de configuration générique du système; les données ici sont spécifiques au système.

/etc/defaults

Version par défaut des fichiers de configuration du système.

/etc/mail

Configuration de sendmail(8), et autres fichiers de configuration d’agent de transmission du courrier électronique.

/etc/ppp

Configuration pour les programmes PPP utilisateur et intégré au noyau.

/etc/namedb

Emplacement par défaut pour les données de named(8). Normalement named.conf et les fichiers de zone sont stockés dans ce répertoire.

/usr/local/etc

Fichiers de configuration pour les applications installées. Peut contenir des sous-répertoires pour chaque application.

/usr/local/etc/rc.d

Procédures de lancement/d’arrêt pour les applications installées.

/var/db

Fichiers de bases de données automatiquement générés, spécifiques au système, comme la base de données des logiciels installés, la base de données de localisation des fichiers, et ainsi de suite.

11.9.2. Nom d’hôtes

11.9.2.1. /etc/resolv.conf

/etc/resolv.conf gère comment le résolveur de FreeBSD accède au système de nom de domaine d’Internet (DNS).

Les entrées la plus classiques du fichier resolv.conf sont:

nameserver

L’adresse IP du serveur de noms auquel le résolveur devrait envoyer ses requêtes. Les serveurs sont sollicités dans l’ordre listé avec un maximum de trois.

search

Liste de recherche pour la résolution de nom de machine. Ceci est normalement déterminé par le domaine de l’hôte local.

domain

Le nom du domaine local.

Un fichier resolv.conf typique:

search example.com
nameserver 147.11.1.11
nameserver 147.11.100.30

Seule une des options search et domain devrait être utilisée.

Si vous utilisez DHCP, dhclient(8) réécrit habituellement resolv.conf avec l’information reçue du serveur DHCP.

11.9.2.2. /etc/hosts

/etc/hosts est une simple base de données texte, une réminiscence des débuts d’Internet. Il travaille en conjonction avec les serveurs DNS et NIS pour fournir les correspondances nom vers adresse IP. Les ordinateurs locaux reliés par l’intermédiaire d’un réseau local peuvent être ajoutés dans ce fichier pour une résolution de noms simple plutôt que de configurer un serveur named(8). De plus /etc/hosts peut être utilisé pour fournir un enregistrement local de correspondances de nom, réduisant ainsi le besoin de requêtes vers l’extérieur pour les noms auxquels on accède couramment.

# $FreeBSD$
#
#
# Host Database
#
# This file should contain the addresses and aliases for local hosts that
# share this file.  Replace 'my.domain' below with the domainname of your
# machine.
#
# In the presence of the domain name service or NIS, this file may
# not be consulted at all; see /etc/nsswitch.conf for the resolution order.
#
#
::1			localhost localhost.my.domain
127.0.0.1		localhost localhost.my.domain
#
# Imaginary network.
#10.0.0.2		myname.my.domain myname
#10.0.0.3		myfriend.my.domain myfriend
#
# According to RFC 1918, you can use the following IP networks for
# private nets which will never be connected to the Internet:
#
#	10.0.0.0	-   10.255.255.255
#	172.16.0.0	-   172.31.255.255
#	192.168.0.0	-   192.168.255.255
#
# In case you want to be able to connect to the Internet, you need
# real official assigned numbers.  Do not try to invent your own network
# numbers but instead get one from your network provider (if any) or
# from your regional registry (ARIN, APNIC, LACNIC, RIPE NCC, or AfriNIC.)
#

/etc/hosts suit le format simple suivant:

[Internet address] [official hostname] [alias1] [alias2] ...

Par exemple:

10.0.0.1 myRealHostname.example.com myRealHostname foobar1 foobar2

Consultez la page de manuel hosts(5) pour plus d’informations.

11.9.3. Configuration des fichiers de trace

11.9.3.1. syslog.conf

syslog.conf est le fichier de configuration du programme syslogd(8). Il indique quel type de messages syslog sera enregistré dans des fichiers de traces particuliers.

# $FreeBSD$
#
#       Spaces ARE valid field separators in this file. However,
#       other *nix-like systems still insist on using tabs as field
#       separators. If you are sharing this file between systems, you
#       may want to use only tabs as field separators here.
#       Consult the syslog.conf(5) manual page.
*.err;kern.debug;auth.notice;mail.crit          /dev/console
*.notice;kern.debug;lpr.info;mail.crit;news.err /var/log/messages
security.*                                      /var/log/security
mail.info                                       /var/log/maillog
lpr.info                                        /var/log/lpd-errs
cron.*                                          /var/log/cron
*.err                                           root
*.notice;news.err                               root
*.alert                                         root
*.emerg                                         *
# uncomment this to log all writes to /dev/console to /var/log/console.log
#console.info                                   /var/log/console.log
# uncomment this to enable logging of all log messages to /var/log/all.log
#*.*                                            /var/log/all.log
# uncomment this to enable logging to a remote log host named loghost
#*.*                                            @loghost
# uncomment these if you're running inn
# news.crit                                     /var/log/news/news.crit
# news.err                                      /var/log/news/news.err
# news.notice                                   /var/log/news/news.notice
!startslip
*.*                                             /var/log/slip.log
!ppp
*.*                                             /var/log/ppp.log

Consultez la page de manuel syslog.conf(5) pour plus d’informations.

11.9.3.2. newsyslog.conf

newsyslog.conf est le fichier de configuration de newsyslog(8), un programme qui est normalement programmé cron(8) pour s’exécuter périodiquement. newsyslog(8) détermine quand les fichiers de traces doivent être archivés ou réorganisés. logfile devient logfile.0, logfile.0 devient à son tour logfile.1, et ainsi de suite. D’autre part, les fichiers de traces peuvent être archivés dans le format gzip(1), ils se nommeront alors: logfile.0.gz, logfile.1.gz, et ainsi de suite.

newsyslog.conf indique quels fichiers de traces doivent être gérés, combien doivent être conservés, et quand ils doivent être modifiés. Les fichiers de traces peuvent être réorganisés et/ou archivés quand ils ont soit atteint une certaine taille, soit à une certaine période/date.

# configuration file for newsyslog
# $FreeBSD$
#
# filename          [owner:group]    mode count size when [ZB] [/pid_file] [sig_num]
/var/log/cron                           600  3     100  *     Z
/var/log/amd.log                        644  7     100  *     Z
/var/log/kerberos.log                   644  7     100  *     Z
/var/log/lpd-errs                       644  7     100  *     Z
/var/log/maillog                        644  7     *    @T00  Z
/var/log/sendmail.st                    644  10    *    168   B
/var/log/messages                       644  5     100  *     Z
/var/log/all.log                        600  7     *    @T00  Z
/var/log/slip.log                       600  3     100  *     Z
/var/log/ppp.log                        600  3     100  *     Z
/var/log/security                       600  10    100  *     Z
/var/log/wtmp                           644  3     *    @01T05 B
/var/log/daily.log                      640  7     *    @T00  Z
/var/log/weekly.log                     640  5     1    $W6D0 Z
/var/log/monthly.log                    640  12    *    $M1D0 Z
/var/log/console.log                    640  5     100  *     Z

Consultez la page de manuel newsyslog(8) pour plus d’informations.

11.9.4. sysctl.conf

sysctl.conf ressemble à rc.conf. Les valeurs sont fixées sous la forme variable=value. Les valeurs spécifiées sont positionnées après que le système soit passé dans le mode multi-utilisateurs. Toutes les variables ne sont pas paramétrables dans ce mode.

Pour désactiver l’enregistrement des signaux fatals de fin de processus et empêcher les utilisateurs de voir les processus lancés par les autres, les variables suivantes peuvent être paramétrées dans sysctl.conf:

# Do not log fatal signal exits (e.g., sig 11)
kern.logsigexit=0

# Prevent users from seeing information about processes that
# are being run under another UID.
security.bsd.see_other_uids=0

11.10. Optimisation avec sysctl(8)

sysctl(8) est une interface qui vous permet d’effectuer des changements de paramétrage sur un système FreeBSD en fonctionnement. Cela comprend de nombreuses options avancées de la pile TCP/IP et du système de mémoire virtuelle qui peuvent améliorer dramatiquement les performances pour un administrateur système expérimenté. Plus de cinq cent variables système peuvent être lues et modifiées grâce à sysctl(8).

sysctl(8) remplit deux fonctions: lire et modifier les paramétrages du système.

Pour afficher toutes les variables lisibles:

% sysctl -a

Pour lire une variable particulière, par exemple, kern.maxproc:

% sysctl kern.maxproc
kern.maxproc: 1044

Pour fixer une variable particulière, utilisez la syntaxe intuitive variable=valeur :

# sysctl kern.maxfiles=5000
kern.maxfiles: 2088 -> 5000

Les valeurs des variables sysctl sont généralement des chaînes de caractères, des nombres, ou des booléens (un variable booléenne étant 1 pour oui ou un 0 pour non).

Si vous voulez fixer automatiquement certaines variables à chaque démarrage de la machine, ajoutez-les au fichier /etc/sysctl.conf. Pour plus d’information consultez la page de manuel sysctl.conf(5) et la sysctl.conf.

11.10.1. Variables sysctl(8) en lecture seule

Dans certains cas, il peut être nécessaire de modifier des variables sysctl(8) en lecture seule. Bien que cela soit parfois inévitable, cela ne peut être fait qu’au (re)démarrage de la machine.

Par exemple sur certains modèles d’ordinateurs portables le périphérique cardbus(4) ne sondera pas le système à la recherche des zones mémoires, et échouera avec des erreurs du type:

cbb0: Could not map register memory
device_probe_and_attach: cbb0 attach returned 12

Des cas comme le précédent demandent généralement la modification de paramètres sysctl(8) par défaut qui sont en lecture seule. Pour palier à ces situations un utilisateur peut placer un paramétrage ("OID"-Object IDentifier) sysctl(8) dans le fichier local /boot/loader.conf.local. Les paramétrages par défaut se trouvent dans le fichier /boot/defaults/loader.conf.

Pour corriger le problème précédent, il faudrait que l’utilisateur ajoute la ligne hw.pci.allow_unsupported_io_range=1 dans le fichier précédemment indiqué. Désormais le périphérique cardbus(4) devrait fonctionner normalement.

11.11. Optimiser les disques

11.11.1. Les variables sysctl

11.11.1.1. vfs.vmiodirenable

La variable sysctl vfs.vmiodirenable peut être positionnée soit à 0 (désactivée) soit à 1 (activée); elle est a 1 par défaut. Cette variable spécifie comment les répertoires sont cachés par le système. La plupart des répertoires sont petits, utilisant juste un simple fragment du système de fichiers (typiquement 1KO) et moins dans le cache en mémoire (typiquement 512 octets). Avec cette variable désactivée (à 0), le cache en mémoire ne cachera qu’un nombre fixe de répertoires même si vous disposez d’une grande quantité de mémoire. Activée (à 1), cette variable sysctl permet au cache en mémoire d’utiliser le cache des pages de mémoire virtuelle pour cacher les répertoires, rendant toute la mémoire disponible pour cacher les répertoires. Cependant, la taille minimale de l’élément mémoire utilisé pour cacher un répertoire est une page physique (typiquement 4KO) plutôt que 512 octets. Nous recommandons de conserver de cette option activée si vous faites fonctionner des services qui manipulent un grand nombre de fichiers. De tels services peuvent être des caches web, d’importants systèmes de courrier électronique, et des systèmes serveurs de groupe de discussion. Conserver cette option activée ne réduira généralement pas les performances même avec la mémoire gaspillée mais vous devriez faire des expériences pour le déterminer.

11.11.1.2. vfs.write_behind

La variable sysctl vfs.write_behind est positionnée par défaut à 1 (activée). Elle demande au système de fichiers d’effectuer les écritures lorsque des grappes complètes de données ont été collectées, ce qui se produit généralement lors de l’écriture séquentielle de gros fichiers. L’idée est d’éviter de saturer le cache tampon avec des tampons sales quand cela n’améliorera pas les performances d’E/S. Cependant, cela peut bloquer les processus et dans certaines conditions vous pouvez vouloir désactiver cette fonction.

11.11.1.3. vfs.hirunningspace

La variable sysctl vfs.hirunningspace détermine combien d’opérations d’écriture peuvent être mises en attente à tout moment au niveau des contrôleurs disques du système. La valeur par défaut est normalement suffisante mais sur les machines avec de nombreux disques, vous pouvez vouloir l’augmenter jusqu’à quatre ou cinq méga-octets. Notez que fixer une valeur trop élevée (dépassant la limite d’écriture du cache tampon) peut donner lieu à de très mauvaises performances. Ne fixez pas cette valeur à une valeur élevée arbitraire! Des valeurs d’écriture élevées peuvent ajouter des temps de latence aux opérations d’écriture survenant au même moment.

Il existent d’autres variables sysctl relatives aux caches tampons et aux pages VM. Nous ne recommandons pas de modifier ces valeurs, le système VM effectue un très bon travail d’auto-optimisation.

11.11.1.4. vm.swap_idle_enabled

La variable vm.swap_idle_enabled est utile dans le cas de systèmes multi-utilisateurs importants où il y a beaucoup d’utilisateurs s’attachant et quittant le système et de nombreux processus inactifs. De tels systèmes tendent à générer une pression assez importante et continue sur les réserves de mémoire libres. Activer cette fonction et régler l’hystéresis de libération de l’espace de pagination (en secondes d’inactivité) par l’intermédiaire des variables vm.swap_idle_threshold1 et vm.swap_idle_threshold2, vous permet de diminuer la priorité des pages mémoire associées avec les processus inactifs plus rapidement qu’avec l’algorithme normal de libération. Cela aide le "daemon" de libération des pages. N’activez cette option que si vous en besoin, parce que la concession que vous faites est d’utiliser l’espace de pagination pour les pages mémoire plus tôt qu’à l’accoutumé, consommant par conséquent plus d’espace de pagination et de bande passante disque. Sur un petit système, cette option aura un effet limité mais dans le cas d’un système important qui fait appel à l’espace de pagination de façon modérée, cette option permettra au système VM de transférer l’ensemble des processus de et vers la mémoire aisément.

11.11.1.5. hw.ata.wc

FreeBSD 4.3 a flirté avec la désactivation du cache en écriture des disques IDE. Cela réduisit la bande passante en écriture des disques IDE mais fut considéré comme nécessaire en raison de sérieux problèmes de cohérence de données introduits par les fabricants de disques durs. Le problème est que les disques IDE mentent sur le moment où une écriture est réellement terminée. Avec le cache en écriture IDE activé, les disques durs IDE non seulement n’écriront pas les données dans l’ordre, mais parfois retarderont l’écriture de certains blocs indéfiniment sous une charge disque importante. Un crash ou une coupure secteur pourra être à l’origine de sérieuses corruptions du système de fichiers. Par précaution le paramétrage par défaut de FreeBSD fut modifié. Malheureusement, le résultat fut une telle perte de performances que nous avons réactivé le cache en écriture après cette version de FreeBSD. Vous devriez contrôler la valeur par défaut sur votre système en examinant la variable sysctl hw.ata.wc. Si le cache en écriture des disques IDE est désactivé, vous pouvez le réactiver en positionnant la variable à 1. Cela doit être fait à partir du chargeur au démarrage. Tenter de le faire après le démarrage du noyau n’aura aucun effet.

Pour plus d’informations, veuillez consulter la page de manuel ata(4).

11.11.1.6. SCSI_DELAY (kern.cam.scsi_delay)

L’option de configuration du noyau SCSI_DELAY peut être utilisée pour réduire le temps de démarrage du système. Le délai par défaut est important et peut être responsable de plus de 15 secondes d’attente lors du processus de démarrage. Réduire ce délai à 5 secondes est généralement suffisant (tout particulièrement avec les disques modernes). L’option de démarrage kern.cam.scsi_delay devrait être utilisée. Cette option de démarrage et celle de configuration du noyau acceptent des valeurs en millisecondes et non pas en secondes.

11.11.2. Les "Soft Updates"

Le programme tunefs(8) peut être utilisé pour régler finement un système de fichiers. Ce programme dispose de nombreuses options différentes, mais pour l’instant nous nous intéresserons uniquement à l’activation et la désactivation des "Soft Updates", ce qui fait avec:

# tunefs -n enable /filesystem
# tunefs -n disable /filesystem

Un système de fichiers ne peut être modifié avec tunefs(8) tant qu’il est monté. Un bon moment pour activer les "Soft Updates" est avant que les partitions ne soient montées en mode mono-utilisateur.

Les "Soft Updates" améliorent de façon drastique les performances sur les méta-données, principalement la création et la suppression de fichier, par l’utilisation d’un cache mémoire. Nous recommandons d’activer les "Soft Updates" sur tous vos systèmes de fichiers. Il y a deux inconvénients aux "Soft Updates" que vous devez connaître: tout d’abord, les "Soft Updates" garantissent la cohérence du système de fichiers en cas de crash mais pourront facilement être en retard de quelques secondes (voir même une minute!) dans la mise à jour du disque. Si votre système plante il se peut que vous perdiez plus de travail que dans d’autres cas. Deuxièmement, les "Soft Updates" retardent la libération des blocs du système de fichiers. Si vous avez un système de fichiers (comme le système de fichiers racine) qui est presque plein, effectuer une mise à jour majeure, comme un make installworld, peut mener à un manque d’espace sur le système de fichiers et faire échouer la mise à jour.

11.11.2.1. Plus de détails à propos des "Soft Updates"

Il y a deux approches traditionnelles pour écrire les méta-données d’un système de fichiers sur le disque (mise à jour des méta-données et mise à jour des éléments sans données comme les inodes ou les répertoires).

Historiquement, le comportement par défaut était d’écrire les mises à jour des méta-données de façon synchrone. Si un répertoire a été modifié, le système attendait jusqu’à ce que le changement soit effectivement écrit sur le disque. Les tampons des données de fichier (contenu du fichier) passaient par le cache mémoire et étaient copiés sur le disque plus tard de façon asynchrone. L’avantage de cette implémentation est qu’elle est effectuée sans risque. S’il y a un problème durant une mise à jour, les méta-données sont toujours dans un état consistant. Un fichier est soit créé complètement soit pas du tout. Si les blocs de données d’un fichier n’ont pas trouvé leur chemin du cache mémoire vers le disque au moment du crash, fsck(8) est capable de s’en apercevoir et de réparer le système de fichiers en fixant la taille du fichier à 0. De plus, l’implémentation est claire et simple. L’inconvénient est que la modification des méta-données est lente. Un rm -r, par exemple, touche à tous les fichiers dans un répertoire séquentiellement, mais chaque modification du répertoire (effacement d’un fichier) sera écrite de façon synchrone sur le disque. Cela comprend les mises à jour du répertoire lui-même, de la table des inodes, et éventuellement celles sur des blocs indirects alloués par le fichier. Des considérations semblables s’appliquent à la création d’importantes hiérarchies ((tar -x).

Le deuxième cas est la mise à jour asynchrone des méta-données. C’est le comportement par défaut de Linux/ext2fs et de l’usage de mount -o async pour l’UFS des systèmes BSD. Toutes les mises à jour des méta-données passent également par l’intermédiaire d’un cache mémoire, c’est à dire, qu’elles seront mélangées aux mises à jour des données du contenu du fichier. L’avantage de cette implémentation est qu’il n’y a pas besoin d’attendre jusqu’à l’écriture sur le disque de chaque mise à jour de méta-données, donc toutes les opérations qui sont à l’origine d’une grande quantité de mise à jour de méta-données fonctionnent bien plus rapidement que dans le cas synchrone. De plus, l’implémentation est toujours claire et simple, il y a donc peu de risque qu’un bogue se cache dans le code. L’inconvénient est qu’il n’y a aucune garantie du tout sur la cohérence du système de fichiers. S’il y a un problème durant une opération qui met à jour une grande quantité de méta-données (comme une coupure secteur, ou quelqu’un appuyant sur le bouton reset), le système de fichiers sera laissé dans un état imprévisible. Il n’y a aucune opportunité d’examiner l’état du système de fichiers quand le système est à nouveau relancé; les blocs de données d’un fichier pourraient déjà avoir été inscrits sur le disque alors que la mise à jour de la table des inodes ou du répertoire associé n’a pas été faite. Il est en fait impossible d’implémenter un fsck qui est capable de nettoyer le chaos résultant (parce que l’information nécessaire n’est pas disponible sur le disque). Si le système de fichiers a été endommagé irrémédiablement, le seul choix est de le recréer avec newfs(8) et de récupérer les données à partir de sauvegardes.

La solution commune pour ce problème fut d’implémenter une région de trace, dont on fait souvent référence sous le terme de journalisation, bien que ce terme ne soit pas toujours utilisé de façon cohérente et est occasionnellement utilisé pour d’autres formes de transaction avec trace. Les mises à jour des méta-données sont toujours écrites de façon synchrone, mais seulement sur une petite région du disque. Elles seront plus tard déplacées vers leur emplacement correct. Parce que la région de trace est une petite région contiguë sur le disque, il n’y a pas de grandes distances de déplacement pour les têtes des disques, même durant les opérations importantes, donc ces opérations sont plus rapides que les mises à jour synchrones. De plus la complexité de l’implémentation est relativement limitée, donc le risque de présence de bogues est faible. Un inconvénient est que toutes les méta-données sont écrites deux fois (une fois dans la région de trace et une fois sur l’emplacement correct) donc pour un fonctionnement normal, une baisse des performances pourra en résulter. D’autre part, dans le cas d’un crash, toutes les opérations sur les méta-données en attente peuvent rapidement être annulées ou complétées à partir de la zone de trace après le redémarrage du système, ayant pour résultat un démarrage rapide du système de fichiers.

Kirk McKusick, le développeur du FFS de Berkeley, a résolu le problème avec les "Soft Updates": toutes les mises à jour des méta-données sont conservées en mémoire et inscrites sur le disque selon une séquence ordonnée ("mise à jour ordonnée des méta-données"). Ceci a pour effet, dans le cas d’un nombre d’opérations sur les méta-données important, que les dernières mises à jour sur un élément "attrapent" les premières si ces dernières sont encore en mémoire et n’ont pas encore été inscrites sur le disque. Donc toutes les opérations sur, par exemple, un répertoire sont généralement effectuées en mémoire avant que la mise à jour ne soit écrite sur le disque (les blocs de données sont ordonnés en fonction de leur position de sorte à ce qu’ils ne soient pas sur le disque avant leur méta-données). Si le système crash, cela provoque un "retour dans les traces" implicite: toutes les opérations qui n’ont pas trouvé leur chemin vers le disque apparaissent comme si elles n’avaient jamais existé. Un état cohérent du système de fichiers est maintenu et apparaît comme étant celui de 30 ou 60 secondes plus tôt. L’algorithme utilisé garantie que toutes les ressources utilisées soient marquées avec leur bons "bitmaps": blocs et inodes. Après un crash, les seules erreurs d’allocation de ressources qui apparaissent sont les ressources qui ont été marquées comme "utilisées" et qui sont en fait "libre". fsck(8) reconnaît cette situation, et libère les ressources qui ne sont plus utilisées. On peut ignorer sans risque l’état "sale" d’un système de fichiers après un crash en forçant son montage avec mount -f. Afin de libérer les ressources qui peuvent être inutilisées, fsck(8) doit être exécuté plus tard. C’est l’idée qu’il y a derrière le "background fsck" (fsck en tâche de fond): au démarrage du système, seule un "snapshot" (photographie) du système de fichiers est prise. La commande fsck peut être exécutée plus tard sur ce système de fichiers. Tous les systèmes de fichiers peuvent être montés "sales", donc le système passe en mode multi-utilisateurs. Ensuite, les fsck en tâche de fond seront programmés pour tous les systèmes de fichiers pour lesquels c’est nécessaire, pour libérer les ressources qui peuvent être inutilisées (les systèmes qui n’utilisent pas les "Soft Updates" ont toujours besoin du fsck en avant plan).

L’avantage est que les opérations sur les méta-données sont presque aussi rapides que les mises à jour asynchrones (i.e. plus rapide qu’avec le "logging" - traçage, qui doit écrire les méta-données deux fois). Les inconvénients sont la complexité du code (impliquant un haut risque de bogues dans une zone qui est hautement sensible en raison de risque perte de données utilisateur), et une plus grande consommation en mémoire. De plus il y a quelques particularités que l’on peut rencontrer lors de l’utilisation. Après un crash, l’état du système apparaît être en quelque sorte "plus vieux". Dans des situations où l’approche synchrone classique aurait donné lieu à des fichiers de taille nulle restant après le fsck, ces fichiers n’existent pas du tout avec un système de fichiers utilisant les "Soft Updates" parce que ni les méta-données ni les contenus de fichiers n’ont jamais été inscrits sur le disque. L’espace disque n’est pas rendu tant que les mises à jour n’ont pas été inscrites sur le disque, ce qui peut se produire quelques temps après l’exécution de rm. Cela peut être à l’origine de problèmes quand on installe une grande quantité de données sur un système de fichiers qui ne dispose pas de suffisamment d’espace pour contenir tous les fichiers deux fois.

11.12. Optimisation des limitations du noyau

11.12.1. Limitations sur les fichiers et les processus

11.12.1.1. kern.maxfiles

Le paramètre kern.maxfiles peut être augmenté ou diminué en fonction des besoins du système. Cette variable indique le nombre maximal de descripteurs de fichier sur votre système. Quand la table de descripteurs de fichier est pleine, le message file: table is full s’affichera régulièrement dans le tampon des messages système, qui peut être visualisé avec la commande dmesg.

Chaque fichier ouvert, chaque "socket", ou chaque emplacement en pile utilise un descripteur de fichier. Un serveur important peut facilement demander plusieurs milliers de descripteurs de fichiers, en fonction du type et du nombre de services s’exécutant en même temps.

Sous les anciennes versions de FreeBSD, la valeur par défaut de kern.maxfile est fixée par l’option maxusers dans votre fichier de configuration du noyau. kern.maxfiles augmente proportionnellement avec la valeur de maxusers. Quand vous compilez un noyau sur mesure, il est bon de paramétrer cette option en fonction de l’utilisation de votre système. Ce nombre fixe la plupart des limites pré-définies du noyau. Même si une machine de production pourra ne pas avoir en réalité 256 utilisateurs connectés simultanément, les ressources requises pourront être semblables pour un serveur web important.

La variable kern.maxusers est automatiquement ajustée au démarrage en fonction de la quantité de mémoire disponible dans le système, sa valeur peut être connue durant le fonctionnement du système en examinant la valeur de la variable sysctl en lecture seule: kern.maxusers. Certains systèmes auront besoin de valeurs plus élevées ou plus faibles pour kern.maxusers et pourront donc la fixer au chargement du système; des valeurs de 64, 128, ou 256 ne sont pas inhabituelles. Nous recommandons de ne pas dépasser 256 à moins que vous ayez besoin d’un grand nombre de descripteurs de fichiers; plusieurs des variables dont la valeur par défaut dépend de kern.maxusers peuvent être fixées individuellement au démarrage ou en fonctionnement dans le fichier /boot/loader.conf (voir la page de manuel loader.conf(5) ou le fichier /boot/defaults/loader.conf pour des exemples) ou comme décrit en d’autres endroits dans ce document.

Sous les anciennes versions, le système auto-ajuste ce paramètre pour vous si vous le fixez explicitement à 0. En paramétrant cette option, vous devrez fixer maxusers à 4 au moins, en particulier si vous utilisez le système X Window ou compilez des logiciels. La raison de cela est que la valeur la plus importante que dimensionne maxusers est le nombre maximal de processus, qui est fixé à 20 + 16 * maxusers, donc si vous positionnez maxusers à 1, alors vous ne pouvez avoir que 36 processus en simultanés, comprenant les 18, environ, que le système lance au démarrage et les 15, à peu près, que vous créerez probablement au démarrage du système X Window. Même une tâche simple comme la lecture d’une page de manuel lancera jusqu’à neuf processus pour la filtrer, la décompresser, et l’afficher. Fixer maxusers à 64 autorisera jusqu’à 1044 processus simultanés, ce qui devrait suffire dans la plupart des cas. Si, toutefois, vous obtenez le message d’erreur tant redouté quand vous tentez d’exécuter un nouveau programme, ou gérez un serveur avec un grand nombre d’utilisateurs en simultanés (comme ftp.FreeBSD.org), vous pouvez toujours augmenter cette valeur et recompiler le noyau.

maxusers ne limite pas le nombre d’utilisateurs qui pourront ouvrir une session sur votre machine. Cette valeur dimensionne simplement différentes tables à des valeurs raisonnables en fonction du nombre maximal d’utilisateur que vous aurez vraisemblablement sur votre système et combien de processus chacun d’entre eux pourra utiliser.

11.12.1.2. kern.ipc.somaxconn

La variable sysctl kern.ipc.somaxconn limite la taille de la file d’attente acceptant les nouvelles connexions TCP. La valeur par défaut de 128 est généralement trop faible pour une gestion robuste des nouvelles connexions dans un environnement de serveur web très chargé. Pour de tels environnements, il est recommandé d’augmenter cette valeur à 1024 ou plus. Le "daemon" en service peut de lui-même limiter la taille de la file d’attente (e.g. sendmail(8), ou Apache) mais disposera, la plupart du temps, d’une directive dans son fichier de configuration pour ajuster la taille de la file d’attente. Les files d’attentes de grandes tailles sont plus adaptées pour éviter les attaques par déni de service ().

11.12.2. Limitations réseau

L’literal du noyau NMBCLUSTERS fixe la quantité de "Mbuf";s disponibles pour le système. Un serveur à fort trafic avec un nombre faible de "Mbuf";s sous-emploiera les capacités de FreeBSD. Chaque "cluster" représente approximativement 2 Ko de mémoire, donc une valeur de 1024 représente 2 mégaoctets de mémoire noyau réservée pour les tampons réseau. Un simple calcul peut être fait pour déterminer combien sont nécessaires. Si vous avez un serveur web qui culmine à 1000 connexions simultanées, et que chaque connexion consomme un tampon de réception de 16Ko et un tampon d’émission de 16 Ko, vous avez approximativement besoin de 32 Mo de tampon réseau pour couvrir les besoin du serveur web. Un bon principe est de multiplier ce nombre par 2, soit 2x32 Mo / 2 Ko = 64 Mo / 2 Ko =32768. Nous recommandons des valeurs comprises entre 4096 et 32768 pour les machines avec des quantités de mémoire plus élevées. Vous ne devriez, dans aucun circonstance, spécifier de valeur élevée arbitraire pour ce paramètre étant donné que cela peut être à l’origine d’un plantage au démarrage. L’option -m de netstat(1) peut être utilisée pour observer l’utilisation des "clusters".

La variable kern.ipc.nmbclusters configurable au niveau du chargeur est utilisée pour ajuster cela au démarrage. Seules les anciennes versions de FreeBSD vous demanderont d’utiliser l’option de configuration du noyau NMBCLUSTERS.

Pour les serveurs chargés qui font une utilisation intensive de l’appel système sendfile(2), il peut être nécessaire d’augmenter le nombre de tampons sendfile(2) par l’intermédiaire de l’option de configuration du noyau NSFBUFS ou en fixant sa valeur dans le fichier /boot/loader.conf (consultez la page de manuel loader(8) pour plus de détails). Un indicateur de la nécessité d’ajuster ce paramètre est lorsque des processus sont dans l’état sfbufa. La variable sysctl kern.ipc.nsfbufs est un aperçu en lecture seule de la variable du noyau. Ce paramètre s’ajuste de façon optimale avec kern.maxusers, il peut être cependant nécessaire de l’ajuster en fonction des besoins.

Même si une "socket" a été marquée comme étant non-bloquante, un appel de sendfile(2) sur la "socket" non-bloquante peut résulter en un blocage de l’appel sendfile(2) jusqu’à ce que suffisamment de struct sf_buf soient libérées.

11.12.2.1. net.inet.ip.portrange.*

Les variables net.inet.ip.portrange.* contrôlent les intervalles de ports automatiquement alloués aux "socket"s TCP et UDP. Il y a trois intervalles: un intervalle bas, un intervalle par défaut, et intervalle un haut. La plupart des programmes réseau utilisent l’intervalle par défaut qui est contrôlé par net.inet.ip.portrange.first et net.inet.ip.portrange.last, qui ont pour valeur par défaut respectivement 1024 et 5000. Ces intervalles de ports sont utilisés pour les connexions sortantes, et il est possible de se trouver à court de ports dans certaines conditions. Cela arrive le plus souvent quand votre système fait tourner un proxy web très chargé. L’intervalle de ports n’est pas un problème quand vous exécutez des serveurs qui ne gèrent principalement que des connexions entrantes, comme un server web classique, ou qui ont un nombre de connexions sortantes limitées comme un relai de messagerie. Pour les cas où vous risquez d’être à court de ports, il est recommandé d’augmenter légèrement net.inet.ip.portrange.last. Une valeur de 10000, 20000 ou 30000 doit être suffisante. Vous devriez également penser au problème du coupe-feu lors du changement de l’intervalle des ports. Certains coupes-feu peuvent bloquer de grands intervalles de ports (en général les ports inférieurs) et s’attendent à ce que les systèmes utilisent les intervalles supérieurs pour les connexions sortantes - pour cette raison il n’est pas conseillé de diminuer net.inet.ip.portrange.first.

11.12.2.2. Le produit délai-bande passante TCP

La limitation du produit délai-bande passante TCP est semblable au TCP/Vegas sous NetBSD. Elle peut être activée en positionnant à 1 la variable net.inet.tcp.inflight.enable. Le système tentera alors de calculer le produit délai-bande passante pour chaque connexion et limitera la quantité de données en attente à la quantité juste nécessaire au maintient d’un flux de sortie optimal.

Cette fonctionnalité est utile si vous diffusez des données par l’intermédiaire de modems, de connexions Ethernet Gigabit, ou même de liaisons hauts débits WAN (ou toute autre liaison avec un produit délai-bande passante élevé), tout particulièrement si vous utilisez également le dimensionnement des fenêtres d’émission ou que vous avez configuré une fenêtre d’émission importante. Si vous activez cette option, vous devriez également vous assurer que net.inet.tcp.inflight.debug est positionnée à 0 (désactive le débogage), et pour une utilisation en production, fixer net.inet.tcp.inflight.min à au moins 6144 peut être bénéfique. Notez, cependant, que fixer des minima élevés peut désactiver la limitation de bande passante selon la liaison. La fonction de limitation diminue la quantité de données accumulées dans les files d’attente intermédiaire de routage et de commutation, et diminue également la quantité de données présentes dans les files d’attente de l’interface de la machine locale. Avec moins de paquets dans les files d’attente, les connexions interactives, tout particulièrement sur des modems lents, seront en mesure de fonctionner avec des temps d’aller-retour plus faible. Mais cette fonctionnalité n’affecte que la transmission de données (transmission côté serveur). Ceci n’a aucun effet sur la réception de données (téléchargement).

Modifier net.inet.tcp.inflight.stab n’est pas recommandé. Ce paramètre est fixé par défaut à la valeur 20, représentant au maximum 2 paquets ajoutés à la fenêtre de calcul du produit délai-bande passante. La fenêtre supplémentaire est nécessaire pour stabiliser l’algorithme et améliorer la réponse aux changements de conditions, mais il peut en résulter des temps de "ping" plus élevés sur les liaisons lentes (mais cependant inférieurs à ce que vous obtiendriez sans l’algorithme de limitation). Dans de tels cas, vous pouvez essayer de réduire ce paramètre à 15, 10, ou 5, et vous pouvez avoir à réduire le paramètre net.inet.tcp.inflight.min (par exemple à 3500) pour obtenir l’effet désiré. Ces paramètres ne doivent être réduits qu’en dernier ressort.

11.12.3. Mémoire virtuelle

11.12.3.1. kern.maxvnodes

Un vnode est la représentation interne d’un fichier ou d’un répertoire. Augmenter le nombre de vnodes disponibles pour le système d’exploitation diminue les accès disque. Cela est normalement géré par le système d’exploitation et n’a pas besoin d’être modifié. Dans certains cas où les accès aux disques sont un goulot d’étranglement pour le système et que ce dernier est à cours de vnodes, ce nombre aura besoin d’être augmenté. La quantité de RAM libre et inactive sera prise en compte.

Pour connaître le nombre de vnodes actuellement utilisés:

# sysctl vfs.numvnodes
vfs.numvnodes: 91349

Pour connaître le maximum de vnodes utilisables:

# sysctl kern.maxvnodes
kern.maxvnodes: 100000

Si l’utilisation actuelle des vnodes est proche du maximum, augmenter de 1000 kern.maxvnodes est probablement une bonne idée. Gardez un oeil sur le nombre vfs.numvnodes. S’il approche à nouveau le maximum, kern.maxvnodes devra être augmenté de manière plus conséquente. Une modification dans votre utilisation de la mémoire devrait être visible dans top(1). Une plus grande quantité de mémoire devrait être annoncée comme active.

11.13. Ajouter de l’espace de pagination

Peu importe comment vous l’avez pensé, parfois un système ne fonctionne pas comme prévu. Si vous trouvez que vous avez besoin de plus d’espace de pagination, il est assez simple d’en rajouter. Vous avez trois manières d’augmenter votre espace de pagination: ajouter un nouveau disque dur, activer la pagination sur NFS, et créer un fichier de pagination sur une partition existante.

Pour des informations sur comment chiffrer l’espace de pagination, quelles options existent pour mener à bien cette tâche et pourquoi on devrait le faire, veuillez vous référer à la Chiffrage de l’espace de pagination du Manuel.

11.13.1. Espace de pagination sur un nouveau disque dur ou une partition existante

Ajouter un nouveau disque pour l’espace de pagination donne de meilleures performances qu’utiliser une partition sur un disque existant. La configuration des partitions et des disques durs est expliquée dans la Ajouter des disques tandis que la Choix du partitionnement aborde l’organisation des partitions et les problèmes relatifs à la taille de la partition de l’espace de pagination.

Utiliser la commande swapon pour ajouter une partition de pagination au système. Par exemple:

# swapon /dev/ada1s1b

Il est possible d’utiliser n’importe quelle partition actuellement non-montée, même si cette dernière contient des données. Utiliser swapon sur une partition contenant des données écrasera et effacera ces données. Assurez-vous que la partition à utiliser comme espace de pagination est bien celle prévue à cet effet avant d’exécuter swapon.

Pour ajouter cette partition de pagination automatiquement au démarrage, ajouter une entrée au fichier /etc/fstab:

/dev/ada1s1b	none	swap	sw	0	0

Consulter fstab(5) pour plus d’explications sur les entrées du fichier /etc/fstab. Plus d’informations sur swapon sont disponibles dans swapon(8).

11.13.2. Espace de pagination sur NFS

L’espace de pagination sur NFS n’est recommandé que si vous n’avez pas de disque dur local sur lequel avoir l’espace de pagination; la pagination sur NFS sera limitée par la bande passante du réseau et sera un fardeau supplémentaire pour le serveur NFS.

11.13.3. Fichiers de pagination

Vous pouvez créer un fichier d’une taille spécifique pour l’utiliser comme fichier de pagination. Dans notre exemple nous utiliserons un fichier de 64MO appelé /usr/swap0. Vous pouvez, bien sûr, utiliser le nom de votre choix.

Exemple 1. Créer un fichier de pagination sous FreeBSD
  1. Le noyau GENERIC inclut déjà le pilote de disque mémoire (md(4)) nécessaire à cette opération. Lors de la compilation d’un noyau sur mesures, assurez-vous d’inclure la ligne suivante dans le fichier de configuration:

    device   md

    Pour plus d’information sur la compilation du noyau, veuillez vous réferer à la Configurer le noyau de FreeBSD.

  2. Créez un fichier de pagination (/usr/swap0):

    # dd if=/dev/zero of=/usr/swap0 bs=1024k count=64
  3. Fixez les bonnes permissions sur /usr/swap0:

    # chmod 0600 /usr/swap0
  4. Activez le fichier de pagination dans /etc/rc.conf:

    swapfile="/usr/swap0"   # Set to name of swapfile if aux swapfile desired.
  5. Redémarrez la machine ou activez directement le fichier de pagination:

    # mdconfig -a -t vnode -f /usr/swap0 -u 0  swapon /dev/md0

11.14. Gestion de l’énergie et des ressources

Il est important d’utiliser les ressources matérielles d’une manière efficace. Avant l’apparition de l’ACPI, il était difficile pour les systèmes d’exploitation de gérer l’utilisation de l’alimentation et la température d’un système. Le matériel était géré par le BIOS et donc l’utilisateur avait moins de contrôle et de visibilité sur le paramétrage de la gestion de l’énergie. Une configuration limitée était accessible via l'Advanced Power Management (APM). La gestion de l’énergie et des ressources est un des éléments clés d’un système d’exploitation moderne. Par exemple, vous pourrez vouloir qu’un système d’exploitation surveille certaines limites (et éventuellement vous alerte), au cas où la température de votre système augmente de façon inattendue.

Dans cette section, nous fournirons une information complète au sujet de l’ACPI. Il sera fait référence à des documents supplémentaires en fin de section pour plus de détails.

11.14.1. Qu’est-ce que l’ACPI?

L'"interface de configuration et d’alimentation avancée" (ACPI, Advanced Configuration and Power Interface) est une norme créée par un ensemble de constructeurs pour fournir une interface standard à la gestion des ressources et de l’énergie. C’est un élément clé dans le contrôle et la configuration par le système d’exploitation de de la gestion d’énergie, i.e., il permet plus de contrôle et flexibilité au système d’exploitation. Les systèmes modernes ont "repoussé" les limites des interfaces "Plug and Play" antérieures à l’apparition de l’ACPI. L’ACPI est le descendant direct de l’APM (Advanced Power Management - gestion avancée de l’énergie).

11.14.2. Les imperfections de la gestion avancée de l’énergie (APM)

Le système de gestion avancée de l’énergie (APM) gère l’utilisation de l’énergie par un système en fonction de son activité. Le BIOS APM est fourni par le fabricant (du système) et est spécifique à la plateforme matérielle. Un pilote APM au niveau du système d’exploitation gère l’accès à l'interface logicielle APM qui autorise la gestion des niveaux de consommation. L’APM devrait être toujours utilisé pour les systèmes fabriqués en ou avant 2000.

L’APM présente quatre problèmes majeurs. Tout d’abord la gestion de l’énergie est effectuée par le BIOS (spécifique au constructeur), et le système d’exploitation n’en a aucune connaissance. Un exemple de ce problème, est lorsque l’utilisateur fixe des valeurs pour le temps d’inactivité d’un disque dur dans le BIOS APM, qui une fois dépassé, provoque l’arrêt du disque (par le BIOS) sans le consentement du système d’exploitation. Deuxièmement, la logique de l’APM est interne au BIOS, et agit indépendamment du système d’exploitation. Cela signifie que les utilisateurs ne peuvent corriger les problèmes de leur BIOS APM qu’en flashant un nouveau BIOS; c’est une opération dangereuse, qui si elle échoue peut laisser le système dans un état irrécupérable. Troisièmement, l’APM est une technologie spécifique au constructeur, ce qui veut dire qu’il y a beaucoup de redondances (duplication des efforts) et de bogues qui peuvent être trouvées dans le BIOS d’un constructeur, et qui peuvent ne pas être corrigées dans d’autres BIOS. Et pour terminer, le dernier problème est le fait que le BIOS APM n’a pas suffisamment d’espace pour implémenter une politique sophistiquée de gestion de l’énergie, ou une politique qui peut s’adapter parfaitement aux besoins de la machine.

Le BIOS Plug and Play (PNPBIOS) n’était pas fiable dans de nombreuses situations. Le PNPBIOS est une technologie 16 bits, le système d’exploitation doit utiliser une émulation 16 bits afin de faire l'"interface" avec les méthodes PNPBIOS.

Le pilote APM FreeBSD est documenté dans la page de manuel apm(4).

11.14.3. Configurer l’ACPI

Le pilote acpi.ko est par défaut chargé par le loader(8) au démarrage et ne devrait pas être compilé dans le noyau. La raison derrière cela est que les modules sont plus facile à manipuler, par exemple pour passer à une autre version du module acpi.ko sans avoir à recompiler le noyau. Cela présente l’avantage de rendre les tests aisés. Une autre raison est que lancer l’ACPI après qu’un système ait terminé son lancement donne souvent lieu à des dysfonctionnements. Si des problèmes surviennent, vous pouvez désactiver l’ACPI. Ce pilote ne devrait et ne peut être déchargé car le bus système l’utilise pour différentes intéraction avec le matériel. L’ACPI peut être déactivé en ajoutant hint.acpi.0.disabled="1" dans le fichier /boot/loader.conf ou directement à l’invite du chargeur (loader(8)).

L’ACPI et l’APM ne peuvent coexister et devraient être utilisé séparément. Le dernier chargé s’arrêtera s’il détecte l’autre en fonctionnement.

L’ACPI peut être utilisé pour mettre en veille un système avec acpiconf(8), les options -s et 1-5. La plupart des utilisateurs n’auront besoin que de 1 ou 3 (système suspendu en RAM). L’option 5 provoquera un arrêt de l’alimentation par logiciel, effet identique à un:

# halt -p

D’autres options sont disponibles via sysctl(8). Consultez les pages de manuel acpi(4) et acpiconf(8) pour plus d’informations.

11.15. Utiliser et déboguer l’ACPI sous FreeBSD

L’ACPI est une nouvelle méthode de recherche des périphériques, de gestion de l’énergie, et fourni un accès standardisé à différents matériels gérés auparavant par le BIOS. Des progrès ont été fait vers un fonctionnement de l’ACPI sur tous les systèmes, mais des bogues dans le "bytecode" du langage machine ACPI (ACPI Machine Language-AML), des imperfections dans les sous-systèmes du noyau FreeBSD, et des bogues dans l’interpréteur ACPI-CA d’Intel® continuent d’apparaître.

Ce document est destiné à vous permettre d’aider les développeurs du système ACPI sous FreeBSD à identifier la cause originelle des problèmes que vous observez et à déboguer et développer une solution. Merci de lire ce document et nous espérons pouvoir résoudre les problèmes de votre système.

11.15.1. Soumettre des informations de débogage

Avant de soumettre un problème, assurez-vous d’utiliser la dernière version de votre BIOS, et si elle est disponible, la dernière version du firmware du contrôleur utilisé.

Pour ceux désirant soumettre directement un problème, veuillez faire parvenir les informations suivantes à la liste freebsd-acpi@FreeBSD.org:

  • Description du comportement défectueux, en ajoutant le type et le modèle du système et tout ce qui peut causer l’apparition du bogue. Notez également le plus précisément possible quand le bogue a commencé à se manifester s’il est nouveau.

  • La sortie de dmesg(8) après un boot -v, y compris tout message généré lors de la manifestation du bogue.

  • La sortie de dmesg(8) après un boot -v avec l’ACPI désactivé, si cette désactivation corrige le problème.

  • La sortie de sysctl hw.acpi. C’est également un bon moyen de déterminer quelles fonctionnalités sont offertes par votre système.

  • Une URL où peut être trouvé votre code source ACPI (ACPI Source Language-ASL). N’envoyez pas directement l’ASL sur la liste de diffusion, ce fichier peut être très gros. Vous pouvez générer une copie de votre ASL en exécutant la commande suivante:

    # acpidump -dt > name-system.asl

    (Remplacez name par votre nom d’utilisateur et system par celui du constructeur/modèle. Par exemple: njl-FooCo6000.asl)

La plupart des développeurs lisent la liste liste de diffusion à propos de la branche FreeBSD-CURRENT mais soumettez également les problèmes rencontrés à la liste liste de diffusion concernant ACPI sous FreeBSD afin d’être sûr qu’ils seront vus. Soyez patient, nous avons tous un travail à plein temps qui nous attend ailleurs. Si votre bogue n’est pas immédiatement apparent, nous vous demanderons probablement de soumettre un PR par l’intermédiaire de send-pr(1). Quand vous remplirez un PR, veillez à inclure les mêmes informations que celles précisées précédemment. Cela nous aidera à cerner et à résoudre le problème. N’envoyez pas de PR sans avoir contacté auparavant la liste liste de diffusion concernant ACPI sous FreeBSD étant donné que nous utilisons les PRs comme pense-bêtes de problèmes existants, et non pas comme mécanisme de rapport. Il se peut que votre problème puisse avoir déjà été signalé par quelqu’un d’autre.

11.15.2. Information de fond

L’ACPI est présent sur tous les ordinateurs modernes compatibles avec l’une des architectures ia32 (x86), ia64 (Itanium), et amd64 (AMD). La norme complète définit des fonctionnalités comme la gestion des performances du CPU, des contrôles des niveaux d’énergie, des zones de températures, divers systèmes d’utilisation des batteries, des contrôleurs intégrés, et l’énumération du bus. La plupart des systèmes n’implémentent pas l’intégralité des fonctionnalités de la norme. Par exemple, un ordinateur de bureau n’implémentera généralement que la partie énumération de bus alors qu’un ordinateur portable aura également le support de la gestion du refroidissement et de la batterie. Les ordinateurs portables disposent également des modes de mise en veille et de réveil, avec toute la complexité qui en découle.

Un système compatible ACPI dispose de divers composants. Les fabricants de BIOS et de circuits fournissent des tables de description (FADT) fixes en mémoire qui définissent des choses comme la table APIC (utilisée par les systèmes SMP), les registres de configuration, et des valeurs de configuration simples. De plus, est fournie une table de "bytecode" (la table différenciée de description du système-Differentiated System Description Table DSDT) qui spécifie sous forme d’une arborescence l’espace des noms des périphériques et des méthodes.

Le pilote ACPI doit analyser les tables, implémenter un interpréteur pour le "bytecode", et modifier les pilotes de périphériques et le noyau pour qu’ils acceptent des informations en provenance du sous-système ACPI. Pour FreeBSD, Intel® fourni un interpréteur (ACPI-CA) qui est partagé avec Linux et NetBSD. L’emplacement du code source de l’interpréteur ACPI-CA est src/sys/contrib/dev/acpica. Le code "glu" permettant à ACPI-CA de fonctionner sous FreeBSD se trouve dans src/sys/dev/acpica/Osd. Et enfin, les pilotes qui gèrent les différents périphériques ACPI se trouvent dans src/sys/dev/acpica.

11.15.3. Problèmes courants

Pour un fonctionnement correct de l’ACPI, il faut que toutes les parties fonctionnent correctement. Voici quelques problèmes courants, par ordre de fréquence d’apparition, et quelques contournements ou corrections possibles.

11.15.3.1. Problèmes avec la souris

Dans certains cas le réveil après une mise en veille sera à l’origine d’un dysfonctionnement de la souris. Une solution connue est d’ajouter la ligne hint.psm.0.flags="0x3000" au fichier /boot/loader.conf. Si cela ne fonctionne pas, pensez à envoyer un rapport de bogue comme décrit plus haut.

11.15.3.2. Mise en veille/réveil

L’ACPI dispose de trois modes de mise en veille en RAM (STR-Suspend To RAM), S1 à S3, et un mode de mise en veille vers le disque dur (STD-Suspend To Disk), appelé S4. Le mode S5 est un arrêt "soft" et est le mode dans lequel se trouve votre système quand il est branché mais pas allumé. Le mode S4 peut être implémenté de deux manières différentes. Le mode S4BIOS est une mise en veille vers le disque assistée par le BIOS. Le mode S4OS est implémenté intégralement par le système d’exploitation.

Commencez par examiner la sortie de sysctl hw.acpi à la recherche d’éléments concernant les modes de mise en veille. Voici les résultats pour un Thinkpad:

hw.acpi.supported_sleep_state: S3 S4 S5
hw.acpi.s4bios: 0

Cela signifie que nous pouvons utiliser acpiconf -s pour tester les modes S3, S4OS, et S5. Si s4bios était égal à 1, nous disposerions d’un support S4BIOS à la place de S4OS.

Quand vous testez la mise en veille et le réveil, commencez avec le mode S1, pour voir s’il est supporté. Ce mode doit fonctionner dans la plupart des cas puisqu’il nécessite peu de support. Le mode S2 n’est pas implémenté, mais si vous en disposez, il est similaire au mode S1. La chose suivante à essayer est le mode S3. C’est le mode STR le plus avancé et il nécessite un support du pilote important pour réinitialiser correctement votre matériel. Si vous avez des problèmes au réveil de la machine, n’hésitez pas à contacter la liste liste de diffusion concernant ACPI sous FreeBSD mais ne vous attendez pas à ce que le problème soit résolu puisqu’il y a de nombreux pilotes/matériels qui nécessitent plus de tests et de développement.

Un problème courant avec la mise en veille/le réveil est que de nombreux pilotes de périphériques ne sauvegardent pas, ne restaurent pas, ou ne réinitialisent pas leurs logiciel, registres ou mémoire proprement. En premier lieu pour débogguer le problème, essayez:

# sysctl debug.bootverbose=1
# sysctl debug.acpi.suspend_bounce=1
# acpiconf -s 3

Ce test émule le cycle de mise en veille/réveil de tous les pilotes de périphériques sans réellement passer dans l’état S3. Dans certains cas, les problèmes comme la perte de l’état du périphérique, le dépassement du délai du chien de garde du périphérique, les tentatives répétées, peuvent être capturés avec cette méthode. Notez que le système n’entrera pas vraiment dans l’état S3, ce qui signifie que les périphériques peuvent ne pas perdre leur alimentation, et nombreux fonctionneront correctement même si les méthodes de mise en veille/réveil sont totalement absentes, contrairement au cas d’un véritable état S3.

Les cas plus difficiles nécessitent un matériel supplémentaire, tel qu’un port série et un câble pour débogguer à l’aide d’une console série, un port firewire et un câble pour l’utilisation de dcons(4), et des compétences en debogguage du noyau.

Pour isoler le problème, retirez du noyau tous les pilotes de périphériques possibles. Si cela fonctionne, vous pouvez alors identifier le pilote fautif en chargeant les pilotes un à un jusqu’à l’apparition du problème. Généralement les pilotes binaires comme nvidia.ko, les pilotes d’affichage X11, ou les pilotes USB seront victimes de la plupart des problèmes tandis que ceux concernant les interfaces Ethernet fonctionneront normalement. Si vous pouvez charger/décharger les pilotes de périphériques correctement, vous pouvez automatiser cela en ajoutant les commandes appropriées dans les fichiers /etc/rc.suspend et /etc/rc.resume. Il y a un exemple en commentaire pour décharger ou charger un pilote. Essayez de fixer hw.acpi.reset_video à zéro (0) si votre affichage est corrompu après un réveil de la machine. Essayez des valeurs plus grandes ou plus faibles pour hw.acpi.sleep_delay pour voir si cela aide.

Une autre méthode est d’essayer de charger une distribution Linux récente avec le support ACPI et tester la mise en veille et le réveil sur le même matériel. Si cela fonctionne sous Linux, c’est probablement donc un problème de pilotes FreeBSD et déterminer quel pilote est responsable des dysfonctionnements nous aidera à corriger le problème. Notez que les personnes qui maintiennent l’ACPI sous FreeBSD ne s’occupe pas généralement des autres pilotes de périphériques (comme le son, le système ATA, etc.), aussi tout rapport concernant un problème de pilote devrait probablement en fin de compte être posté sur la liste liste de diffusion à propos de la branche FreeBSD-CURRENT et communiqué au responsable du pilote. Si vous vous sentez une âme d’aventurier, commencez à ajouter des printf(3)s de débogage dans un pilote problématique pour déterminer à quel moment dans sa fonction de réveil il se bloque.

Enfin, essayez de désactiver l’ACPI et d’activer l’APM à la place, pour voir si la mise en veille et le réveil fonctionnent avec l’APM, tout particulièrement dans le cas de matériel ancien (antérieur à 2000). Cela prend du temps aux constructeurs de mettre en place le support ACPI et le matériel ancien aura sûrement des problèmes de BIOS avec l’ACPI.

11.15.3.3. Blocages du système (temporaires ou permanents)

La plupart des blocages système sont le résultat d’une perte d’interruptions ou d’une tempête d’interruptions. Les circuits ont beaucoup de problèmes en fonction de la manière dont le BIOS configure les interruptions avant le démarrage, l’exactitude de la table APIC (MADT), et le routage du System Control Interrupt (SCI).

Les tempêtes d’interruptions peuvent être distinguées des pertes d’interruptions en contrôlant la sortie de la commande vmstat -i en examinant la ligne mentionnant acpi0. Si le compteur s’incrémente plusieurs fois par seconde, vous êtes victime d’une tempête d’interruptions. Si le système semble bloqué, essayez de basculer sous DDB (CTRL+ALT+ESC sous la console) et tapez show interrupts.

Votre plus grand espoir quand vous faites face à des problèmes d’interruptions est d’essayer de désactiver le support APIC avec la ligne hint.apic.0.disabled="1" dans le fichier loader.conf.

11.15.3.4. Paniques

Les paniques sont relativement rares dans le cas de l’ACPI et sont au sommet des priorités en matière de problèmes à corriger. Le premier point est d’isoler les étapes nécessaires à la reproduction de la panique (si possible) et d’obtenir une trace de débogage. Suivez l’aide sur l’activation de options DDB et la configuration d’une console série (lire la Entering the DDB Debugger from the Serial Line) ou la configuration d’une partition dump(8). Vous pouvez obtenir une trace de débogage sous DDB avec la commande tr. Si vous devez recopier à la main la trace de débogage, assurez-vous de relever les cinq dernières lignes et les cinq premières ligne de la trace.

Ensuite essayez d’isoler le problème en démarrant avec l’ACPI désactivé. Si cela fonctionne, vous pouvez isoler le sous-système ACPI en utilisant différentes valeurs pour l’option debug.acpi.disable. Consultez la page de manuel acpi(4) pour des exemples.

11.15.3.5. Le système redémarre après une mise en veille ou un arrêt

Tout d’abord, essayez de fixer hw.acpi.disable_on_poweroff="0" dans loader.conf(5). Cela empêche l’ACPI de désactiver divers événements lors du processus d’arrêt. Certains systèmes ont besoin d’avoir cette valeur fixée à 1 (valeur par défaut) pour la même raison. Cela corrige généralement le problème d’un système démarrant spontanément après une mise en veille ou un arrêt.

11.15.3.6. Autres problèmes

Si vous rencontrez d’autres problèmes avec l’ACPI (impossible de travailler avec une station d’amarrage, périphériques non détectés, etc.), veuillez envoyer un courrier descriptif à la liste de diffusion; cependant, certains de ces problèmes peuvent être relatifs à des partie incomplètes du sous-système ACPI et qui pourront prendre du temps à être implémentées. Soyez patient et prêt à tester les correctifs que nous pourront éventuellement vous envoyer.

11.15.4. ASL, acpidump, et IASL

Le problème le plus courant est le fait que les constructeurs fournissent des "bytecodes" erronés (ou plus simplement bogués!). Cela se manifeste généralement sur la console par des messages du noyau du type:

ACPI-1287: *** Error: Method execution failed [\\_SB_.PCI0.LPC0.FIGD._STA] \\
(Node 0xc3f6d160), AE_NOT_FOUND

La plupart du temps vous pouvez corriger ces problèmes en mettant à jour votre BIOS avec la dernière version disponible. La majorité des messages sur la console sont inoffensifs mais si vous avez d’autres problèmes comme l’état de la batterie qui ne fonctionne pas, ce sont de bonnes raisons pour commencer à jeter un oeil à ces problèmes dans l’AML. Le "bytecode", connu sous le nom d’AML, est compilé à partir d’un langage source appelé ASL. L’AML se trouve dans une table appelée DSDT. Pour obtenir une copie de votre ASL, utilisez acpidump(8). Vous devriez utiliser de paire les options -t (qui affiche le contenu des tables fixes) et -d (qui désassemble l’AML en ASL). Consultez la section Soumettre des informations de déboguage pour un exemple de syntaxe.

Le tout premier test que vous pouvez effectuer est de recompiler votre ASL à la recherche d’erreurs. Les avertissements peuvent être généralement ignorés mais les erreurs sont des bogues qui normalement empêchent l’ACPI de fonctionner correctement. Pour recompiler votre ASL, utilisez la commande suivante:

# iasl your.asl

11.15.5. Correction de votre ASL

A long terme, notre objectif est que tout le monde puisse avoir un système ACPI fonctionnant sans aucune intervention de l’utilisateur. Actuellement, nous sommes toujours en train de développer des solutions pour contourner les erreurs courantes faites par les fabricants de BIOS. L’interpréteur de Microsoft® (acpi.sys et acpiec.sys) ne contrôle pas de façon stricte la conformité avec la norme, et par conséquent de nombreux fabricants de BIOS qui testent l’ACPI uniquement sous Windows® ne corrigent donc jamais leur ASL. Nous espérons poursuivre à identifier et documenter avec exactitude les comportements non-standards autorisés par l’interpréteur de Microsoft® et les reproduire de manière à permettre à FreeBSD de fonctionner sans obliger les utilisateurs à corriger leur ASL. Comme solution et pour nous aider à identifier ces comportements, vous pouvez corriger manuellement votre ASL. Si cela fonctionne pour vous, veuillez nous envoyer un diff(1) de l’ancien et du nouveau ASL de façon à ce que nous puissions corriger le comportement incorrect dans ACPI-CA et rendre donc inutile à l’avenir votre correctif.

Voici une liste des messages d’erreur courants, leur cause, et comment les corriger:

11.15.5.1. Dépendances _OS

Certains AMLs supposent que le monde n’est fait de que différentes versions de Windows®. Vous pouvez demander à FreeBSD de s’annoncer comme étant n’importe quel système d’exploitation pour voir si cela corrige les problèmes que vous pouvez rencontrer. Une manière simple de faire cela est de fixer la variable hw.acpi.osname="Windows 2001" dans /boot/loader.conf ou avec une autre chaîne de caractères que vous trouvez dans l’ASL.

11.15.5.2. Missing Return statements

Certaines méthodes ne renvoient pas explicitement une valeur comme la norme le demande. Bien qu’ACPI-CA ne gère pas cela, FreeBSD contourne ce problème en renvoyant implicitement la valeur. Vous pouvez également ajouter des "Return statements" explicites où cela est nécessaire si vous connaissez la valeur à renvoyer. Pour forcer iasl à compiler l’ASL, utilisez l’option -f.

11.15.5.3. Remplacer l’AML par défaut

Après avoir personnalisé votre.asl, vous voudrez le compiler, pour cela exécutez:

# iasl your.asl

Vous pouvez ajouter l’option -f pour forcer la création de l’AML, même s’il y a des erreurs lors de la compilation. Rappelez-vous que certaines erreurs (e.g., missing Return statements) sont automatiquement contournées par l’interpréteur.

DSDT.aml est le fichier de sortie par défaut pour iasl. Vous pouvez le charger à la place de la version boguée de votre BIOS (qui est toujours présent dans la mémoire flash) en éditant le fichier /boot/loader.conf comme suit:

acpi_dsdt_load="YES"
acpi_dsdt_name="/boot/DSDT.aml"

Assurez-vous de bien copier votre fichier DSDT.aml dans le répertoire /boot.

11.15.6. Obtenir d’ACPI une sortie de débogage

Le pilote ACPI dispose d’une fonction de débogage très flexible. Elle vous permet de spécifier un ensemble de sous-systèmes ainsi que le niveau de verbosité. Les sous-systèmes que vous désirez déboguer sont indiqués sous la forme de "couches" et sont divisés en composants ACPI-CA (ACPI_ALL_COMPONENTS) et en supports matériel ACPI (ACPI_ALL_DRIVERS). La verbosité de la sortie de débogage est spécifiée par un "niveau" et des intervalles de ACPI_LV_ERROR (rapporte juste les erreurs) à ACPI_LV_VERBOSE (tout). Le "niveau" est un masque de bits séparés par des espaces, aussi de nombreuses options peuvent être fixées à la fois. Dans la pratique, vous voudrez utiliser un console série pour afficher la sortie si les informations de débogage sont si importantes qu’elles dépassent le tampon des messages de la console. Une liste complète des couches individuelles et des niveaux peut être trouvée dans la page de manuel acpi(4).

L’affichage des informations de débogage n’est pas activé par défaut. Pour l’activer, ajoutez la ligne options ACPI_DEBUG à votre fichier de configuration du noyau si l’ACPI est compilé dans le noyau. Vous pouvez ajouter la ligne ACPI_DEBUG=1 à votre fichier /etc/make.conf pour l’activer de façon globale. Si l’ACPI est sous forme de module, vous pouvez recompiler votre module acpi.ko comme suit:

# cd /sys/modules/acpi/acpi
&& make clean &&
make ACPI_DEBUG=1

Installez acpi.ko dans le répertoire /boot/kernel et indiquez le niveau et la couche désirée dans loader.conf. L’exemple suivant active les messages de débogage pour tous les composants ACPI-CA et tous les pilotes de matériel ACPI (CPU, LID, etc.). Il n’affichera que les messages d’erreur, c’est le niveau le moins verbeux.

debug.acpi.layer="ACPI_ALL_COMPONENTS ACPI_ALL_DRIVERS"
debug.acpi.level="ACPI_LV_ERROR"

Si l’information que vous voulez est déclenchée par un événement particulier (disons par exemple une mise en veille suivi d’un réveil), vous pouvez abandonner les modifications dans loader.conf et utiliser à la place sysctl pour indiquer la couche et le niveau après le démarrage et préparer votre système pour cet événement particulier. Les variables sysctl sont appelées de la même manière que dans le fichier loader.conf.

11.15.7. Références

Plus d’information au sujet de l’ACPI peut être trouvé aux emplacements suivants:


Last modified on: 9 mars 2024 by Danilo G. Baio